Entretien des infrastructures publiques : vers les réseaux « intelligents »

Pour réduire les coûts d’entretien des réseaux publics, collectivités comme acteurs privés ont une carte à jouer, celle de la maintenance prédictive.

L’entretien des infrastructures publiques coûte cher. Ainsi, selon le site des Canalisateurs de France, il faudrait environ deux milliards d’euros par an pour renouveler les 906 000 kilomètres de réseaux d’eau potable et les 290 000 kilomètres de réseaux d’assainissement. A cela il convient d’ajouter les stations d’épuration, les réseaux de distribution de gaz, les lignes et transformateurs électriques, les installations téléphoniques, autant d’équipements dont la maintenance représente un coût élevé pour les collectivités locales ou les grandes entreprises de services.

La maintenance prédictive peut être source d’économies importantes pour ces acteurs. En effet, ces équipements sont aujourd’hui souvent remplacés par séries de tranches fixes, en se basant sur des échéanciers prédéterminés. Mais cette approche présente des limites : le risque est alors de changer des infrastructures qui étaient encore en bon état et de passer à côté d’autres qui présentent fuites ou dysfonctionnements, et parfois même des risques pour la santé publique.

En collectant et en analysant certaines données, il serait possible d’identifier précisément les équipements usagés et de les renouveler en fonction de leur état réel.

Comment faire ? Dans le cas des réseaux de distribution d’eau ou d’autres fluides, des capteurs d’écoulement pourront surveiller la pression et le débit à différents points du réseau, afin de détecter la présence de fuites sur tel ou tel segment.

L’analyse des particules présentes dans l’eau permettra, quant à elle, d’identifier des canalisations dégradées ou des défauts dans le réseau à l’origine de contaminations par des éléments extérieurs. Ces données pourront aussi servir à identifier les matériaux susceptibles de se dégrader plus rapidement.

Dans le cas des réseaux électriques ou téléphoniques, il s’agira par exemple de remplacer les équipements en se basant non sur les seules recommandations des fabricants, mais aussi sur l’historique des interventions et des pannes.

Avec l’essor des technologies de type radio-identification ou RFID, un nouveau modèle émerge pour les infrastructures publiques, celui des « smart grids ». Dans ces réseaux intelligents, capables de communiquer en temps réel des informations sur leur état, sur la consommation des utilisateurs ou sur l’environnement, gageons que la maintenance prédictive trouvera naturellement sa place.

Selon les estimations du cabinet de conseil GTM Research, le marché des « smart grids » frôlera les sept milliards d’euros à l’horizon 2016, soit deux fois plus qu’en 2012.