« Everything is Information » ! C’est le crédo de Roxane Edjlali, directeur de recherche du cabinet de conseil Gartner, qui popularise le terme « Information extrême » pour décrire ce que d’autres appellent le Big Data. « Entre 60 et 80 % des informations dans les entreprises sont non structurées et les organisations capables d’intégrer cette diversité de données dans leurs systèmes d’information décisionnels seront plus compétitives d’au moins 20 % à l’horizon 2015, par rapport à leurs concurrents », affirme Roxane Edjlali, intervenue sur ce sujet lors de la dernière édition du Printemps de l’USF, le club des utilisateurs SAP francophones.
Cette tendance lourde est à la fois des difficultés et des opportunités. Du côté des difficultés, Roxane Edjlali pointe les nouvelles dimensions pour les architectures techniques et les applications dans au moins trois domaines : d’abord, la gestion des volumes, souvent inadéquate avec les architectures actuelles, et dont le design n’a pas été conçu pour de tels volumes.
Ensuite, la diversité et la complexité qui bousculent les modèles de données existants et qui se heurtent au manque de flexibilité des architectures.
Enfin, la vitesse : les architectures actuelles sont souvent trop lentes face aux exigences de temps réel.
Restent les opportunités. La première réside dans la possibilité d’ajouter des composantes prédictives à la gestion des « informations extrêmes ». « Le management de l’information extrême facilite l’analyse des sentiments des consommateurs, dans la mesure où il est possible de réaliser des calculs complexes presqu’instantanément, d’analyser les conversations sur les réseaux sociaux, et donc de mieux fidéliser ses clients, ce qui constitue une vraie différenciation », explique Roxane Edjlali.
La seconde opportunité concerne les applications logistiques, « en combinant l’analyse des flux et des indicateurs », précise Roxane Edjlali. Enfin, l’information extrême est une opportunité de renforcer les approches d’amélioration de la qualité des données. « Dans les systèmes transactionnels, le nettoyage des données est relativement plus facile, mais avec des grands volumes, la qualité et la qualification des données doit être considérée globalement », assure Roxane Edjlali. Celle-ci conseille aux directions marketing de bien arbitrer entre la volumétrie, la vitesse des traitements et la qualité des données, dans la mesure où « il n’existe pas de plate-forme unique, ni de solution miracle pour gérer l’information extrême », conclut Roxane Edjlali…