La collaboration entre la Direction des Systèmes d’Information, la Direction Générale et les Directions Métiers pour accompagner les transformations de l’entreprise était le thème de la dernière conférence des praticiens de l’architecture d’entreprise, organisée à Paris par l’Open Group et parrainée par Arismore, Mega International et Sybase. Les intervenants de cette conférence ont tous mis en évidence le besoin de dynamiser la professionnalisation et la valorisation du métier d’architecte.
« Les DSI ont un rôle à jouer dans l’architecture d’entreprise et ont une place à prendre », affirme Eric Boulay, président d’Arismore, et représentant de l’Open Group en France. Pour synthétiser l’apport de l’architecture et les facteurs de succès, Hervé Gouëzel, Directeur des opérations d’intégration au sein de la Direction Générale BNP Paribas, a présenté les conclusions du comité stratégique d’Arismore, groupe de travail qui réunit des représentants de Directions Générales et de Directions des Systèmes d’Information : « Les DSI ont un rôle à jouer dans la transformation des entreprises ; ils peuvent s’engager dans le développement de la capacité d’architecture d’entreprise portant l’intérêt général de l’entreprise, c’est un levier essentiel pour réussir ces transformations. »
Pour cela, le comité a formalisé plusieurs conditions de succès : « d’une part renforcer les trois piliers de l’architecture d’entreprise, le référentiel et les modèles, le processus de transformation et les compétences, d’autre part, s’attacher à tirer le meilleur partie de cette capacité d’architecture en adaptant son organisation et sa gouvernance », explique Hervé Gouëzel. Pour que ceci soit possible, les architectes « doivent soigner leur communication en utilisant un langage métier et en valorisant leurs contributions à la stratégie de l’entreprise. »
Hervé Gouëzel a listé les principales bonnes pratiques : organiser la simplification (savoir où on veut aller), modéliser au bon niveau de détail (tâches par projet), rendre le système d’information modulaire (pour réduire les coûts), former et informer (pour partager la cible, la roadmap et la décision), mesurer la valeur (des services rendus par l’architecture d’entreprise), accompagner la transformation et évaluer les différents stades de maturité.
Jean-Christophe Mache, Architecte d’Entreprise chez BNP Paribas a expliqué comment le cadre d’architecture de BNP Paribas, EAGLE, inspiré des travaux du Club Urba EA et du TOGAF de l’Open Group, a été construit de façon collaborative dans un environnement habitué à la fédération et à la subsidiarité; il s’impose petit à petit comme un cadre de référence commun facilitant les transformations et le déploiement d’une grande banque Européenne.
Jean-Luc Lucas, Directeur des plateformes de services chez Orange a quant à lui lancé un programme pour renforcer, partager et ancrer les bonnes pratiques d’architecture au sein de son organisation. L’objectif est d’améliorer la conception et la validation des offres et des produits d’Orange par une collaboration renforcée entre tous les acteurs depuis le marketing jusqu’aux équipes de conception, de qualification et d’exploitation. Ceci est rendu indispensable par la diversité des offres (VoIP, Internet, TVoIP, VoD …) et la nécessité de satisfaire des millions de clients.
Pascal Pozzobon, directeur du département en charge des SI Administratifs et Clients au sein de Monoprix et Claire Mayaux, responsable de l’Urbanisme et de la Sécurité, ont montré l’apport des pratiques d’architecture pour assurer la transversalité du SI et faciliter la prise de décision. L’objectif est de réussir l’ouverture du SI à la franchise, au multi canal, à l’international et de permettre le rapprochement d’entreprise.
« Les enjeux métiers de l’architecture d’entreprise sont multiples, assure Claire Mayaux : fournir aux DRH des canaux de communication vers les salariés, mieux communiquer lors de l’ouverture des magasins, faciliter le pilotage des franchisés et faciliter la croissance externe. » L’architecture reste un « métier difficile, elle peut même constituer un frein… mais quid d’un projet sans architecture ? » rappelle Hervé Gouëzel.
Dans ce contexte, le rôle du DSI est triple, selon Hervé Gouëzel : d’abord, organiser et conduire les changements décidés par la direction générale. « Il s’agit de proposer des adaptations de gouvernance, de conserver la mémoire des processus et des systèmes d’information et de privilégier les déformations progressives plutôt que des big bang. »
Ensuite, il s’agit de valoriser les avantages d’une DSIO par rapport à une simple DSI et, enfin, de proposer des catalogues de services (techniques, métiers, performance, qualité de service). Pour Hervé Gouëzel, « il ne s’agit pas de vouloir gagner tout d’un coup… Il faut avant tout rester pragmatique, faire un premier pas et le faire savoir ! »