La mission d’information du Sénat « La lutte contre l’illectronisme et pour l’inclusion numérique », dont les travaux ont débuté avant l’été, a mis en évidence le fait que la dématérialisation des services publics doit s’accompagner d’une offre de médiation pour les Français ne maîtrisant pas totalement les outils numériques.
Avec trois prérequis : l’accompagnement, la co-construction avec l’usager et le maintien d’une voie physique. Cette fracture numérique concernerait, selon l’Insee, pas moins de 17 % de la population française. Pour le rapporteur, Raymond Vall, « il faut rééquilibrer les rythmes : la formation au numérique doit aller à la même vitesse que la dématérialisation, laquelle doit systématiquement prendre en considération le risque d’exclusion numérique, en associant des usagers dans la conception des sites et en veillant à leur ergonomie. Il faut également reconnaître un droit à l’erreur numérique ».
Une étude de Randstad a montré que 64 % des Français se formeraient au digital s’ils pouvaient reprendre leurs études, signe de la perception d’un décalage entre les opportunités technologiques, les usages et la capacité d’appropriation du numérique. Cet illectronisme dans la vie quotidienne se retrouve aussi dans le monde du travail.
Il y est probablement moins visible et les entreprises ont les moyens de le traiter en partie, avec la formation. Mais cet aspect doit être mesuré et pris en compte en amont du développement des projets IT. Surtout si la crise contribue à accélérer le mouvement de transformation digitale pour mettre du numérique partout.