Quel est le niveau de maturité des entreprises en matière de BYOD (Bring your own device) et qu’observe-t-on dans celles qui ont mis en œuvre une telle approche ?
Pour répondre à ces deux questions, Dell Quest Software a mené une enquête mondiale auprès de 1 500 DSI. Il ressort de cette enquête que plus de 70 % des entreprises ont constaté une amélioration de la productivité de leur personnel et des temps de réponse aux clients, tandis que 59 % seraient moins compétitives sans stratégie BYOD. « Les entreprises sont optimistes quant aux avantages potentiels d’une stratégie BYOD et considèrent que son absence serait un handicap concurrentiel », soulignent les auteurs de l’étude. Mais seulement 17 % des entreprises interrogées encouragent le BYOD et gèrent activement le matériel des employés quel que soit leur choix.
« Si l’on ne s’intéresse pas aux utilisateurs, on ne peut guère réussir à mettre en place une stratégie BYOD, les entreprises qui ont placé l’utilisateur au centre sont plus performantes », assure Anthony Moillic, directeur Général de Quest Software France. En effet, dans l’étude Dell Quest Software, près de trois quart des participants ont déclaré qu’une stratégie BYOD ne peut offrir des avantages substantiels que si les besoins et les droits de chaque utilisateur sont compris.
Les répondants ont identifié quatre gains personnels pour leurs collaborateurs, notamment un environnement plus motivant qui stimule la créativité, accélère l’innovation et facilite le travail d’équipe/la collaboration, ainsi que des horaires de travail plus flexibles. Mieux, plus de la moitié des participants ont déclaré que le BYOD a transformé radicalement leur culture informatique (56 %) et/ou leur culture d’entreprise (54 %). « Le BYOD n’est pas une problématique IT mais une problématique métier et c’est une évolution de plus qui révèle une perte de pouvoir du DSI sur le poste de travail », assure Anthony Moillic.
Les deux domaines dans lesquels des technologies sont le plus souvent mises en œuvre avant le déploiement d’une stratégie BYOD sont la virtualisation des postes de travail et la gestion des appareils mobiles (MDM). La France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et l’Australie ont commencé par la virtualisation des postes de travail, tandis que les pays asiatiques, le Royaume-Uni et les États-Unis ont commencé par la gestion des appareils mobiles.
Une autre étude (Ovum) explique les marchés émergents plus enclins à utiliser le BYOD. Les salariés des entreprises dans les marchés à forte croissance sont plus disposés à accepter le phénomène du BYOD par rapport aux salariés des marchés matures, soulignent les consultants d’Ovum. Deux raisons à cela : tout d’abord une prédisposition des professionnels des marchés à forte croissance à «vivre pour travailler», et une baisse de la mise à disposition des téléphones portables et tablettes provenant des entreprises.
Dans son étude consacrée au comportement des salariés face à l’utilisation des mobiles sur le lieu de travail, Ovum identifie la différence d’utilisation des mobiles entre les différents marchés. Ainsi, 75% des personnes interrogées dans des pays émergents considérés comme des marchés à «forte croissance» (Brésil, Russie, Inde, Émirats et Malaisie) utilisent plus facilement leurs appareils personnels au travail, contre 44 % dans les marchés plus matures.
En effet, les salariés des pays émergents à forte croissance sont plus flexibles quant à leur temps de travail, et utilisent sans problème leurs appareils personnels au travail. Ce qui n’est pas le cas dans les marchés matures où les salariés mettent un point d’honneur à davantage séparer leur vie privée de leur vie professionnelle, explique un analyste d’Ovum. Ces comportements vont modeler et transformer la mobilité dans les marchés à forte croissance par rapport aux marchés développés, mais vont aussi définir les marchés qui bénéficieront davantage de cette révolution.
L’étude d’Ovum démontre également que les salariés des entreprises dans des marchés à forte croissance voient le BYOD comme un moyen de booster leur carrière. 79% d’entre eux pensent qu’être connectés en permanence à des applications leur permet de mieux travailler, contre 54% des salariés dans les marchés matures. La situation est quelque peu différente en Espagne où plus de 60% des employés apportent leurs appareils au travail. La raison, selon Ovum, est simple : étant données les difficultés économiques, les espagnols sont prêts à utiliser tous les moyens nécessaires pour garder leurs emplois, la perte de celui-ci pouvant être désastreux vu le taux élevé de chômage. Les entreprises sont, quant à elles, plutôt favorables au BYOD.
Les DSI se familiarisent et encouragent ce concept. Mais la prudence est de mise, souligne Ovum, qui avertit que l’utilisation excessive du BYOD peut être difficile à gérer. D’ailleurs, les chiffres sont éloquents : parmi les sondés, 18% des salariés viennent au travail avec leurs propres appareils sans que le service IT de l’entreprise soit informé. Et 28% des services informatiques ignorent cette pratique. Côté sécurité, Ovum rappelle que sans une gestion stricte du BYOD, la sécurité des données est fortement compromise…