Selon une étude mondiale du MIT et de Deloitte, réalisée en 2016 auprès de 3 700 managers, l’irruption du digital dans les environnements des organisations, mais aussi en interne, produit un certain nombre de difficultés, en particulier un manque d’agilité et une difficulté à changer la culture d’entreprise, des ruptures sur les marchés (obsolescence plus rapide des produits, abaissement des barrières à l’entrée), une concurrence plus intense, avec de nouveaux entrants, des problèmes de sécurité (piratages, vols de propriété intellectuelle), des difficultés à recruter et conserver des talents pour saisir les opportunités numériques et une évaporation des clients existants.
La transformation numérique suscite toujours des espoirs et il est logique que les parties prenantes dans cette démarche ne voient que les bons côtés, les nouvelles opportunités, ou ne se focalisent que sur ce qui est le plus facile à réaliser. On pourrait suggérer aux entreprises de créer un poste de CDO, dans lequel le D ne serait pas « digital » mais « default ».
Il ne s’agit évidemment pas de créer un titre de chief default officer, mais de confier cette mission à une ou plusieurs personnes qui devront identifier les points les plus faibles sur lesquels la transformation numérique va buter. Ce qui pourrait passer pour une perte de temps ou un gaspillage de ressources humaines sera, en réalité, très profitable. À condition d’en tenir compte pour réorienter la stratégie digitale s’il s’avère que c’est nécessaire. Et de trouver des volontaires qui n’aient pas l’impression que ce type de mission va plomber irrémédiablement leur CV.