Le Cigref a proposé à l’État d’associer les grandes entreprises françaises utilisatrices de services numériques, à sa stratégie de développement d’une offre de cloud de confiance.
« De nombreuses entreprises françaises partagent avec l’État le besoin de services cloud de qualité, hautement sécurisés, et offrant les meilleures garanties juridiques face aux menaces que l’extraterritorialité du droit que certaines grandes puissances font peser sur leurs actifs informationnels stratégiques », estime le Cigref. Si ce besoin est d’abord exprimé par les opérateurs d’importance vitale et de services essentiels, il ne se limite pas à cette seule catégorie d’entreprises.
La plupart des grandes entreprises françaises travaillent actuellement sur leur stratégie cloud et basculent progressivement leurs parcs logiciels vers les offres des grands fournisseurs de cloud public, tout en construisant à leurs frais leur cloud interne pour garantir la sécurité de leurs données et traitements les plus stratégiques, en l’absence d’une offre industrielle adaptée à ce besoin.
Le Cigref suggère ainsi que le cloud dédié de l’État soit ouvert aux entreprises françaises, voire européennes, suivant des modalités juridiques, techniques et commerciales à définir. « Cette démarche de mutualisation aurait pour effet d’améliorer de manière très significative les conditions économiques d’accès de l’État et des entreprises à des ressources de services cloud de la meilleure qualité possible », ajoute le Cigref.
La démarche, tout à fait pertinente, présente au moins trois avantages : d’abord, une simplification face à des initiatives dispersées des entreprises qui construisent, chacune de leur côté, des clouds privés. Ensuite, un contrôle sur la sécurisation des données, à l’heure où la cybersécurité et la protection des données personnelles n’ont jamais été aussi sensibles. Enfin, une réduction de la dépendance à l’égard des grands fournisseurs de cloud, dont on ne peut jamais prévoir la stratégie (technologique, commerciale, politique…).