Beaucoup d’entreprises, qui gèrent des portefeuilles applicatifs très fournis, se posent la question de la meilleure façon de les gérer pour adresser les besoins métiers. L’une des réponses les plus évidentes consistent à privilégier le cloud hybride.
Mais trouver le bon mix n’est pas aisé avec des critères tels que le rapport prix-performance, la portabilité, les contraintes métiers et les aspects techniques… Cela peut même s’avérer un vrai casse-tête pour les organisations qui gèrent plusieurs milliers d’applications. Elles se heurtent généralement à deux types d’obstacles.
D’une part, un manque de compréhension de la situation globale, notamment par manque de méthodologies et d’outils. Cela aboutit à des incertitudes sur les risques liés aux investissements nécessaires, la difficulté de trouver des références de configurations, des compétences insuffisantes ou des données de piètre qualité.
D’autre part, un obstacle liés aux décisions de migration, car il faut savoir répondre à plusieurs questions fondamentales :
- En quoi les applications sont prêtes à être migrées dans le cloud ?
- Quelles applications doivent, ou pas, être migrées ?
- Quel est le niveau de dépendance entre les applications ?
- Lesquelles doivent être migrées en premier ?
- Lesquelles doivent faire l’objet d’un refactoring et lesquelles doivent être arrêtées ?
Il convient donc d’élaborer une roadmap, basée sur ces éléments, ainsi que sur les six stratégies pour adapter les applications, selon le principe des 6 R : « Rehost, Replatform, Refactor, Replace, Retain, Retire ». On peut retenir cinq grands principes (voir tableau).
Les bonnes pratiques pour migrer des applications dans un cloud hybride | ||
Principes | Check-list | Résultats attendus |
Analyser les applications pour créer le bon mix de solutions cloud hybrides, avec un Framework utile pour la prise de décision de migration |
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Collecter les données pour comprendre le portefeuille applicatif dans le contexte de migration dans le cloud |
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Prendre les décisions sur la base d’une méthodologie de scoring afin d’évaluer les options de migraton dans le cloud hybride |
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Adapter le portefeuille applicatif pour ajuster les investissements de migration afin de créer des bénéfices métier et démontrer les progrès à court terme |
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Mettre à jour le plan de migration et les différentes options sur la base d’un Master Data Repository |
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Source : Driving the right mix of hybrid cloud with application profiling, HPE PointNext Blueprints. |
Quelques bonnes pratiques
• Analyser chaque application pour évaluer la compatibilité de ses composants avec le cloud.
• Identifier les contraintes d’architecture et les points de modernisation.
• Comparer les différentes offres (AWS, Google…).
• Identifier les applications éligibles à la première vague de migration.
• Élaborer un Business Case pour identifier le TCO et le ROI.
Bénéfices du cloud : les entreprises demandent à voir
Une enquête mondiale réalisée par le cabinet Enterprise Strategy Group pour le compte de Dell et d’Intel, auprès de 1 250 décideurs IT d’entreprises publiques et privées, révèle que seulement 5 % des entreprises ont réussi à harmoniser leurs infrastructures informatiques et, ainsi, bénéficier des avantages du cloud. De plus en plus d’entreprises délèguent leurs charges de travail à des fournisseurs de cloud public, mais beaucoup continuent de développer leurs environnements IT sur site. Dans ce contexte, la fragmentation augmente et les entreprises peinent à gérer leurs environnements multi-cloud trop complexes. En France, 65 % des entreprises affirment que le cloud public et la multiplicité des services cloud, combinés à leur infrastructure sur site, ont rendu leurs opérations IT plus complexes.
Sans surprise, toutes les entreprises sont convaincues qu’une simplification de la gestion est synonyme de valeur ajoutée. À l’échelle mondiale, près de 7 décideurs IT sur 10 estiment qu’une gestion plus cohérente du cloud pourrait diminuer leurs coûts globaux de 19 % en moyenne.
Pour les DSI français, une gestion plus efficace permettrait de libérer en moyenne 75 heures par semaine (ou près de deux postes en équivalent temps plein) normalement consacrées à la gestion de l’infrastructure. Les entreprises s’attendent aussi à une diminution d’environ 30 % des failles de sécurité, des pannes applicatives et d’autres évènements affectant leurs données hébergées dans le cloud public.
Selon l’Insight Intelligent Technology Index 2019, les services cloud inutilisés coûtent 9,6 millions d’euros aux entreprises européennes. Elles dépensent, en moyenne, 33 millions d’euros dans leurs services cloud (31,3 M€ en France) et 42 % d’entre elles pensent que le cloud a joué un rôle essentiel pour les projets d’innovation numérique au cours des deux dernières années. Cependant, selon cette enquête réalisée auprès d’un millier d’entreprises à travers l’Europe, 30 % de ces dépenses sont consacrées à des services cloud inutilisés. Les participants à l’enquête citent les trois principaux défis suivants en matière de gestion des dépenses cloud :
- Détermination des workloads qui se prêtent le mieux au cloud public, privé ou hybride (41 % en France).
- Prévision et affectation des budgets pour la consommation de services cloud (37 %).
- Manque de visibilité des services utilisés en termes de centres de coût, de workloads et d’applications (36 %).
Mise à disposition d’applications en environnement multicloud : les six prérequis
Pour assurer un contrôle sur les applications migrées dans le cloud, il faut combiner un contrôleur de mise à disposition d’applications (Application Delivery Controller), qui agit comme un répartiteur de charges, et une plateforme de gestion et d’orchestration capables de fournir une visibilité complète sur l’intégralité de l’infrastructure applicative. Six prérequis doivent être pris en compte :
- Assurer une visibilité réseau de bout en bout, de manière à optimiser les performances et la sécurité des applications et des données.
- Analyser en temps réel les performances du réseau, avec toutes les informations qui permettent de générer des alertes.
- Déployer automatiquement les applications, notamment pour accélérer le provisionning et faciliter la gestion du cycle de vie.
- Adapter l’infrastructure de mise à disposition des applications en fonction de la demande (avec une fonctionnalité d’auto-scaling), par exemple en fonction d’événements particuliers, de changement de périmètres…
- Déployer à la demande l’infrastructure applicative.
- Un Application Delivery Controller est souvent associé à des licences statiques permanentes, ce qui rend difficile la prise en compte de composants sous-utilisés. D’où la nécessité de pouvoir allouer des licences en fonction des besoins.