Comment bien gérer les ressources par projet ?

Pour éviter que les projets ne dérapent, avec des équipes démotivées et surchargées de travail, sept bonnes pratiques s’imposent.

D’année en année, le rythme de travail augmente dans beaucoup d’entreprises : toujours plus de projets, de tâches, d’objectifs doivent être atteints à la fin du trimestre, de la semaine ou de la journée. Ce qui accroît la pression sur les chefs de projet et leurs équipes, dont la charge de travail est répartie entre de multiples activités. Pour compliquer les choses, des équipes projet de plus en plus dispersées, un flot régulier de nouvelles technologies à gérer et une main d’œuvre mondialisée et constamment disponible rendent la gestion des charges de travail plus complexe que jamais.

Tout ceci contribue à l’accroissement du stress, du turnover au sein des équipes, et à des pertes d’efficacité, qui entraînent, au final, une augmentation des coûts pour les entreprises. Et soulignent du même coup l’importance stratégique d’une bonne gestion des ressources à l’ère du digital.

Tout d’abord, qu’est-ce que la gestion des ressources et en quoi est-elle importante ? Pour tous les gestionnaires de projets, les ressources sont essentiellement les individus qui constituent les équipes, et leur gestion consiste à les organiser au mieux, en répartissant les tâches afin que soient atteints les objectifs des projets, sans provoquer une surcharge de travail au sein des équipes. Le processus pourrait paraître simple, mais il n’en est rien, car les chefs de projet font face à un certain nombre de challenges. Ceux-ci vont du manque de visibilité sur les charges de travail et les emplois du temps à l’absence de données sur la performance et l’utilisation des ressources qui rendent impossible une planification précise.

Mais, lorsque la gestion des ressources est réalisée correctement, les équipes exécutent les tâches avec une efficacité maximum et atteignent les meilleures performances. La vitesse d’exécution est optimisée et le moral des équipes est à son zénith. A l’inverse, une mauvaise gestion des ressources augmente le stress chez les collaborateurs, ce qui, non seulement affecte la productivité, mais aussi la motivation. La gestion des ressources est ainsi stratégique pour le succès des projets, mais également pour la santé et le bien être des membres des équipes.

Quelles sont donc les recettes pour gérer au mieux les ressources ? Sept bonnes pratiques sont importantes.

1. Attendre que les ressources soient disponibles

Il peut être tentant de mettre un projet en route dès le feu vert de la part du management. Mais démarrer un projet sans disposer des ressources adéquates peut jusqu’à tripler sa durée, selon Gartner. Retarder le démarrage d’un projet de quelques semaines pour disposer des ressources adéquates peut donc permettre d’éviter des retards conséquents à la livraison.

2. Utiliser des données actualisées

Le seul moyen de gérer efficacement les ressources est de connaître exactement qui travaille sur quoi et quand. Mais cela n’a rien d’évident. Le manque de visibilité est la difficulté la plus couramment rencontrée par les gestionnaires de projet, en particulier lorsque les ressources sont à la disposition de différentes équipes et départements, ce qui est souvent le cas. D’autant que les chefs de projet travaillent souvent avec plusieurs équipes. Sans une vraie visibilité sur les tâches et projets pris en charge par chaque ressource, il est facile de déséquilibrer les charges de travail.

L’utilisation d’outils permettant de connaître l’importance de la charge de travail de chacune des ressources est donc indispensable, afin de planifier leur utilisation précisément et en temps réel. Des tableurs traditionnels qui doivent être transmis, amendés, puis retransmis à plusieurs reprises, entraînent un manque de visibilité sur la situation réelle à l’instant t. A cet égard, des plateformes de gestion du travail collaboratif dans le cloud sont mieux adaptées, car les projets, les tâches et les ressources peuvent être suivis en temps réel, chacun des intervenants disposant d’une même source d’information.

3. Gérer les requêtes entrantes

Des requêtes inappropriées peuvent distraire les membres des équipes et risquent de faire dérailler des projets. La façon dont les équipes gèrent le flux des requêtes entrantes joue un grand rôle dans l’efficacité du travail et le respect des délais. Il est important de mettre en place un processus de gestion des demandes permettant de réceptionner les requêtes, d’écarter les tâches non stratégiques et d’optimiser ainsi la gestion des ressources.

4. Fluidifier les processus

Les ressources sont les biens les plus précieux des entreprises, il convient donc de ne pas les gaspiller. La mise en œuvre de chaque projet doit être planifiée de bout en bout, afin d’identifier et d’éliminer les redondances et les sous-utilisations. Les employés consacrent en moyenne moins de 40 % de leur temps de travail à la production des projets qu’ils ont en charge. Les quelques 60 % restants sont consacrés à des travaux annexes ou à des tâches administratives. Pour beaucoup de tâches opérationnelles, des processus automatisés peuvent permettre aux membres des équipes de se concentrer sur leurs projets au lieu de consacrer leur temps à des tâches peu productives.

5. Tenir compte des contraintes

Les personnes réputées pour la qualité de leur travail ou pour un savoir-faire particulier sont souvent très sollicitées, car leur intervention a toutes les chances de produire d’excellents résultats. Mais lorsqu’un trop grand nombre de projets fait appel à leur expertise, des retards peuvent apparaître. L’assignation simultanée d’une même personne à un trop grand nombre de projets peut coûter entre 20 minutes et deux heures, en terme d’efficacité du travail sur un projet donné, selon Gartner. Il convient donc d’identifier ces ressources clés et d’organiser les projets en fonction de leur disponibilité, afin que les tâches des autres membres des équipes n’en soient pas entravées. A cet égard, le principe de Pareto établit qu’en moyenne 80 % de la production provient de 20 % des ressources. Ceci veut dire que ces dernières seront fortement demandées. Si elles sont surchargées, cela peut entraîner le déraillement de certains projets et un accroissement du stress pour ces ressources et les autres membres des équipes.

6. Utiliser la bonne technologie

Utiliser les bonnes technologies permet aux équipes d’optimiser leur performance, mais un trop grand nombre d’outils, ou des outils qui ne s’intègrent pas facilement entre eux, peuvent avoir pour conséquence stress inutile, pertes de temps et transfert de données incorrectes entre les différents systèmes. En moyenne, certains marketeurs utilisent quotidiennement plus de 12 outils différents, selon Hubspot. Il faut donc utiliser les bons outils, mais s’assurer aussi qu’ils fonctionnent bien ensemble. Le but de la technologie doit être de faciliter la vie, non pas de la compliquer.

7. Garder à l’esprit que les ressources sont avant tout des individus

Comme le dit l’expression : « Les plans sont faits pour être modifiés. » Même les projets les mieux conçus, avec des ressources minutieusement gérées, rencontrent parfois des obstacles qui peuvent les faire dérailler. Les ressources humaines sont faillibles. La réalisation de certaines tâches peut prendre du retard et des imprévus peuvent apparaître. Les gestionnaires de projets doivent être prêts à adapter rapidement leurs plans, en fonction des circonstances, et modifier, si nécessaire, l’organisation des ressources à la volée.
Cet article a été écrit par Andrew Filev est CEO de Wrike.

Les trois types de chefs de projets zombies
Le gardien des processus Le dompteur de demandes L’ignorant des valeurs
Il agit souvent en tant que « gardien » des processus. Il veille principalement à ce que les rapports soient remplis correctement, dans les temps et en conformité parfaite avec des procédures parfois hors de propos.

Embourbé dans la bureaucratie, le gardien des processus donne la priorité absolue au contrôle et à la conformité.

Il est en fait en pilotage automatique, peu disposé ou dans l’incapacité à faire face aux changements qui s’opèrent autour de lui.

Il possède une mentalité de ligne d’assemblage, consistant à avancer simplement dans les projets. Il a peut-être une image centralisée de la demande.

Cependant, n’ayant pas la capacité à gérer les ressources, il valide tous les projets, quelle que soit la capacité disponible.

Le dompteur de demande n’a pas les données, le contexte, ni la vision d’ensemble nécessaires pour permettre aux projets de contribuer aux objectifs métier stratégiques.

Il ne voit pas la forêt qui se cache derrière les arbres. Il ne veut ou ne peut pas quantifier sa participation à l’atteinte des objectifs stratégiques de l’entreprise.

La valeur est trop souvent définie comme le fait de suivre un plan, malgré un budget et une estimation défaillants.

Une fois le projet terminé, la révision post mortem se concentre souvent uniquement sur la façon dont le plan a été bien suivi, même s’il n’était pas en phase avec la réalité.

Source : L’invasion des PMOs zombies, guide de survie pour éviter les pièges et apprendre à s’adapter, Planview.