Comment concilier infogérance et indépendance

L’une des questions qui se pose dans les opérations d’info­gérance, mais aussi dans les stratégies de migration d’applications et d’infrastructures dans le cloud, est le niveau de dépendance à l’égard du ou des prestataires. A la question « Confier un système d’information à un infogérant accroît-il le niveau de dépendance ? », on est tenté de répondre par l’affirmative.

C’est, bien sûr une question légitime, mais il serait hasardeux d’opposer la dépendance à l’égard d’un hébergeur ou d’un infogéreur et une non-dépendance pour des environnements gérés en interne. Dans les deux cas de figure, la dépendance est réelle, elle est juste plus visible dans le cas de l’infogérance, parce que la relation client-fournisseur est plus formalisée.

La dépendance est en réalité toujours plus forte et il ne sert à rien d’essayer de se rassurer en estimant que la maîtrise interne est plus sécurisante que l’externalisation. C’est même souvent le contraire, surtout pour les petites et moyennes organisations.

On peut ainsi distinguer au moins quatre domaines dans lesquels le degré de dépendance d’un SI externalisé est plus faible que s’il reste internalisé :

  • les ressources humaines : dans les petites ou moyennes organisations, le départ de collaborateurs stratégiques peut mettre en péril certaines applications, surtout si elles ont été développées en interne et qu’elles sont mal documentées.
  • les risques numériques : le niveau de sécurité est relativement bas dans les PME, qui n’ont pas les moyens ni les budgets des grandes entreprises, ni ceux des prestataires d’infogérance, qui ont intérêt à démontrer la sécurisation de leurs systèmes, même si la sécurité à 100 % est impossible.
  • La relation commerciale : un infogérant a intérêt à conserver ses clients le plus longtemps possible, car c’est sur le long terme qu’il dégage des marges. Et pour les prestataires de petite taille, il est vital de conserver la relation avec ses clients : ils sont donc incités à fournir davantage d’efforts et de réactivité.
  • Les roadmaps technologiques : il est difficile pour une PME de suivre les changements de versions des éditeurs, ce que peut plus facilement faire un infogérant, qui mutualise ses investissements sur plusieurs clients.