Les préoccupations environnementales et de responsabilité sociale sont devenues incontournables. De plus en plus d’entreprises les intègrent dans leur stratégie, leurs valeurs et leurs pratiques de management. Leurs collaborateurs, leurs clients et leurs partenaires y sont également de plus en sensibles.
La RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) se définit, selon France Stratégie, comme « la manière dont les entreprises intègrent, sur une base volontaire, des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes (dirigeants, salariés, actionnaires, etc.) ou externes (fournisseurs, clients, etc.). »
La RSE fait même l’objet d’une norme (Iso 26000), qui détaille les sept domaines concernés : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local.
La RSE, passage obligé pour toutes les entreprises
La RSE d’inscrit donc dans le sens de l’histoire : les Français considèrent quasi-unanimement (à 92 %) que la responsabilité sociétale doit être un sujet important pour les entreprises et 31 % estiment même que cela doit être prioritaire, d’après l’Observatoire de l’Innovation Responsable publié par Oracle et Odoxa en 2023.
Ainsi, à l’horizon 2030, les entreprises « intègreront complètement la responsabilité sociale, sociétale et environnementale à tous les niveaux de leurs organisations, activités, métiers et pratiques », prévoit une étude réalisée par PWC, l’Institut de l’Entreprise et la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises.
Au-delà des obligations réglementaires, de plus en plus nombreuses et contraignantes, développer la RSE apporte plusieurs avantages :
– Elle améliore de l’image de marque globale de l’entreprise, mais « à condition que le message véhiculé soit crédible et cohérent, ce qui implique que l’entreprise soit engagée de manière active dans une politique de développement durable », estime Anne-Sophie Ban, auteure d’un ouvrage sur ce thème (L’impact de la RSE sur l’image de marque, Éditions Universitaires Européennes, 2018).
– Elle fidélise les clients et les collaborateurs : six consommateurs français sur dix seraient plus fidèles à leurs marques s’ils ont l’impression qu’elles défendent des pratiques durables, d’après le Baromètre Omnicanal OneStock. Quant aux collaborateurs, un quart pourraient quitter leur entreprise parce qu’elle ne s’implique pas assez en la matière et 75 % des actifs pourraient fonder leur choix d’une entreprise sur ce critère.
– Elle favorise la performance opérationnelle et la compétitivité : une étude de France Stratégie a mis en évidence un écart de performance économique d’environ 13 % en moyenne entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et celles qui ne le font pas.
Comment un cabinet de conseil ou une société de services peut élaborer une offre pertinente et se différencier ? Dix bonnes pratiques permettent de se positionner sur ce créneau porteur.
- Évaluer les besoins des clients, avec des entretiens et des sondages pour comprendre leurs besoins en matière de RSE, identifier leurs préoccupations, leurs objectifs et leurs attentes.
- Former les équipes : les collaborateurs en charge d’accompagner les clients dans leur démarche RSE doivent en comprendre les concepts, les enjeux environnementaux et sociaux. Des actions de formation sont souvent nécessaires.
- Créer une méthodologie d’accompagnement : ce cadre de travail inclut des étapes telles que l’identification des enjeux RSE pertinents, la définition d’objectifs, la formation, la mise en place de mesures et de rapports, la définition des indicateurs de performance clés et la mise en œuvre des politiques et des pratiques conformes aux normes RSE.
- Structurer les prestations d’audit pour évaluer la performance actuelle des clients en matière de RSE, identifier les lacunes et recommander des actions d’amélioration. Des actions concrètes et relativement faciles à mettre en œuvre peuvent être envisagées pour débuter, par exemple des changements de fournisseurs d’énergie, la diminution de la consommation de papier par la dématérialisation, le tri sélectif des déchets, le partage de fichiers pour limiter les envois de mails et de pièces jointes, l’utilisation d’encre recyclée pour les impressions…
- Se doter des bonnes compétences dans les quatre grands domaines de la RSE: l’environnement (certification environnementale, labels éthiques…), la relation avec les clients (labellisation des biens et services, respect des normes de qualité, amélioration des processus clients…), la relation avec les fournisseurs (relation contractuelle de long de terme, conformité norme qualité, gestion intégrée des ressources d’information) et les ressources humaines (gestion des compétences, management participatif, prévention des risques santé-sécurité au travail, inclusion…).
- Organiser la veille réglementaire : les entreprises doivent être bien informées des évolutions législatives et réglementaires liées à la RSE afin qu’ils restent conformes aux obligations légales. Et elles ne manquent pas : NRE, Lois Grenelle I et II, Loi Pacte, Loi de transition énergétique… Sans oublier la récente CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), directive européenne qui fixe un cadre pour les plus grandes entreprises, avec l’obligation d’un reporting extra-financier auditable de plus d’un millier d’indicateurs.
- Mettre en place un suivi régulier pour mesurer les progrès des clients en matière de RSE et ajuster leur stratégie en conséquence. Il est utile de créer des indicateurs pertinents, pour chaque domaine. En évitant d’en produire trop, trois à quatre par domaine suffisent. Ils servent à mesurer dans le temps les écarts de performance et, surtout, le rythme de l’amélioration continue.
- Formaliser le reporting et la communication : il s’agit d’aider les entreprises à élaborer des rapports RSE transparents et conformes aux normes internationales.
- Intégrer la RSE dans la gestion financière : il s’agit d’aider les clients à évaluer l’impact financier de leurs initiatives RSE. On peut considérer que, à terme, le reporting RSE prendra autant d’importance que le reporting financier, y compris pour les PME.
- Identifier les bons partenaires spécialisés dans la RSE, tels que des consultants en développement durable, des associations (par exemple La Fresque du Climat), ou des spécialistes en énergie, avec lesquels il est pertinent de collaborer pour renforcer l’offre de services et d’accompagnement des clients.