En 2019, les entreprises, au niveau mondial, ont dépensé 233,4 milliards de dollars pour des services dans le cloud public, nous apprend le cabinet IDC. C’est 26 % de plus qu’en 2018 et ce sera au moins autant en 2020.
L’une des caractéristiques de ce marché est qu’il se concentre : ainsi, cinq fournisseurs captent un tiers des dépenses (Amazon Web Services, Microsoft, Salesforce, Google et Oracle). IDC note que les entreprises qui, auparavant, planifiaient leurs migrations dans le cloud sur dix ans, le font désormais en deux fois moins de temps, la crise sanitaire ayant accéléré l’adoption du cloud. Sur les segments IaaS et PaaS, la concentration n’est pas loin de la duopolisation : deux fournisseurs (Amazon et Microsoft) pèsent 52 % du marché.
C’est même encore pire pour l’IaaS, les deux plus gros trustent les deux-tiers du marché. La concentration est beaucoup moins visible pour le SaaS, avec les cinq plus gros fournisseurs qui captent un quart du marché. Pour les entreprises, une forte concentration est évidemment à prendre en compte et impose une vigilance : d’abord, parce que l’histoire nous apprend que toute situation quasi-monopolistique se traduit par des hausses de prix, car ceux qui en profitent veulent toujours augmenter leur rente.
Ensuite, la dépendance (technique et contractuelle) se renforce, ce qui réduit l’agilité, pourtant indispensable. Enfin, souvent, la relation client se dégrade progressivement. A partir de quel niveau de contrôle du marché subit-on ces conséquences ? A 52 %, la situation peut sembler encore maîtrisable : il en sera peut-être autrement lorsqu’un ou deux fournisseurs capteront plus de 80 % du marché…