La convention 2023 organisée par l’USF (association professionnelle des utilisateurs SAP francophones) a réuni 1750 visiteurs, à Nantes. Outre les nombreux ateliers de retours d’expérience (75), ce fut l’occasion de revenir sur les sujets d’actualité de l’écosystème SAP.
Giammaria Perancin a rappelé les trois thématiques, qualifiées de « critiques ». D’abord, l’évolution des tarifs de maintenance. Rappelons que SAP a prévu une augmentation de 5 % de ses tarifs de maintenance et de 3,3 % pour les licences cloud. L’an passé, les contrats On Premise ont déjà subi une augmentation de la maintenance de 2,1 % en France, 1,7 % en Suisse. « Si nous avions suivi l’indice Syntec, nous aurions dû augmenter davantage les tarifs », se défend Orlando Appell, directeur des opérations de SAP France.
« C’est l’effet de l’inflation des coûts chez l’éditeur ; ce n’est en soi pas choquant, nous comprenons que SAP a ses propres contraintes, une progression des tarifs est d’ailleurs prévue contractuellement, via une clause prévoyant cette révision des tarifs », estime Gianmaria Perancin qui estime toutefois que « le problème est ce qu’il y a derrière cette augmentation, en terme de valeur métier. Cette hausse doit correspondre à des nouvelles fonctionnalités, des nouveaux contenus ou une meilleure localisation. Cela ne doit être en aucun un chèque en blanc. » Le Président de l’USF suggère à SAP de « ne pas ajouter de l’instabilité à l’instabilité. » Par exemple pour la problématique de facturation électronique : « Nous avons des doutes sur l’évolution des fonctionnalités pour ECC et S/4. »
Deuxième sujet majeur : le cloud. « Nous sommes favorables à une approche « cloud first » mais pas « cloud only » ni à une roadmap imposée par l’éditeur, résume le Président de l’USF, qui estime que les entreprises ne sont pas suffisamment accompagnées.
Rappelons qu’à l’occasion de l’annonce des résultats financiers de SAP par Christian Klein, le CEO, a laissé entendre, selon les analystes, que, désormais, l’innovation ne concernerait que les solutions dans le cloud. D’autant qu’au cours des six premiers mois de l’année 2023, les revenus tirés du cloud ont bondi de 21 %, alors que ceux générés par les licences logicielles ont chuté de 20 % et ceux tirés de la maintenance stagnent (- 2 %). SAP a tenu à préciser à l’USF que des milliers de développeurs continuent et continueront à travailler sur le code des applications On Premise et cloud. « Le cloud est une innovation de rupture qui a été mal comprise et nous avons clarifié notre propos : l’innovation continue sur le On Premise », explique Olivier Nollent, directeur général de SAP France
Enfin, le troisième sujet concerne la crise climatique. Dans ce domaine, l’éditeur propose plusieurs offres, dans le cloud, notamment la Sustainability Control Tower, pour agréger tous les flux, l’add-on Carbon Footprint Manager, pour tracer l’empreinte carbone de tous les flux, ainsi que le Green Ledger, pour aider à établir une comptabilité carbone.
Gianmaria Perancin, s’il reconnaît l’intérêt de ces produits, met toutefois en exergue le flou dans la stratégie d’éco-conception des solutions SAP.