Il paraît que les DSI sont considérés comme la fonction la plus mature en matière de maîtrise du numérique, devant les DRH ou les DAF, si l’on en croit les analystes de Gartner. Pourtant, la proximité des DSI avec les directions générales est encore loin d’être généralisée.
L’étude « CIO route to the Top » du cabinet Spencer Stuart rappelle que moins d’un tiers des DSI des grandes entreprises européennes reportent directement à la DG (et un quart siègent au Comex). C’est une moyenne mondiale, car en France, c’est seulement 10 % (à comparer avec 56 % chez les Suisses, 50 % chez les Italiens et 43 % chez les Anglais).
Mais ce n’est pas le cas des Chief Digital Officers : d’après une analyse du cabinet Egon Zehnder, 63 % d’entre eux reportent à la direction générale. Et 42 % des CDO se projettent comme CEO pour leur prochain poste… mais aucun ne se voit endosser les habits de DSI ! Soit ils sont vraiment meilleurs que les DSI, ou considérés comme tels. Soit ils ont su séduire les directions générales (64 % des CDO ont été recrutés à l’extérieur de leur entreprise), ces dernières n’ayant pas vraiment vérifié à qui elles avaient affaire. Soit c’est une question de formation et de proximité culturelle, si DG et CDO ont suivi les mêmes formations.
Les trois explications sont probablement vraisemblables, selon les organisations. On pourrait penser que cette marginalisation des DSI n’a guère d’importance, car le rattachement hiérarchique ne fait pas tout. Mais les DSI devraient quand même rester vigilants, un accident managérial est si vite arrivé…