Digital : ce que doit savoir un comité de directions

Face à la transformation numérique, que doivent savoir les comités de direction ? Inquiets pour l’avenir, ils ont besoin d’être rassurés par les DSI. L’une des principales tâches des comités de direction est d’imaginer le secteur dans lequel évoluera, dans les cinq ans, leur entreprise.

« Ils sont terrifiés par le fait que leur business soit mis à mal et ils veulent savoir », assure Jorge Lopez, analyste chez Gartner pour qui « la transformation numérique est un mouvement Top Down qui renforce la pression des comités de direction sur les DSI. »

Cette transformation numérique correspond à la combinaison des mondes physiques et numériques avec « une convergence sans précédent entre le business des entreprises (250 millions dans le monde), des objets (21 milliards seront connectés en 2020 contre 6,4 milliards en 2016) et des individus, équipés de 7,4 milliards de terminaux », précise Jorge Lopez. D’ores et déjà, 30 % des comités de direction estiment que la transformation numérique est ce qui décrit le mieux leur organisation aujourd’hui. Selon le Digital Board Director Survey 2015 de Gartner, la proportion du chiffre d’affaires liée au numérique passera de 18 % en 2015 à 43 % en 2020.

« Quand les grandes entreprises comme K-Mart, Sears ou Blockbuster video ont-elles su qu’elles allaient disparaître, vaincues par des nouveaux entrants, notamment Amazon ? Voilà une question intéressante que devraient se poser tous les comités de direction », avance Jorge Lopez. Autre question : « Quel sera l’impact du numérique sur notre structure de chiffre d’affaires et notre structure de coûts ? », ajoute-t-il.

Selon Gartner, 58 % des membres des comités de direction redoutent les nouveaux entrants venant d’autres secteurs, et 42 % la transformation numérique de leurs concurrents existants. Beaucoup de grands groupes se sont déjà transformés : « General Electric est passée d’entreprise de produits à éditeur de logiciels, Amazon est passé de distributeur à fournisseur de technologies, Walgreens n’est plus un simple pharmacien, mais un acteur global de la santé, et Ford est de moins en moins un constructeur automobile et de plus en plus un acteur de la mobilité », note Jorge Lopez.

De telles évolutions créent des risques. « Mais il faut aussi considérer le risque de ne rien faire, qui se traduit, à terme, par un décalage par rapport aux concurrents et aux early adopters », rappelle Jorge Lopez. Encore faut-il que les comités de direction soient bien informés des enjeux et des risques. Comment s’informent les comités de direction sur les problématiques du numérique ? Plusieurs sources sont disponibles et utilisées.

Selon Gartner, le DSI est en première ligne : 47 % des comités de direction privilégient les conseils de leur DSI, devant les consultants IT (32 %), les directeurs techniques (29 %) et les consultants en stratégie (22 %). De fait, selon Jorge Lopez, les DSI doivent accompagner les directions générales et les comités de direction dans les trois domaines pour lesquels ces derniers sont légitimes pour agir : le domaine stratégique (nécessité d’une transformation numérique), le domaine opérationnel (exécuter la transformation, gérer les cyber-risques) et le domaine prospectif (anticiper l’étape post-transformation).

Pour aller plus vite, certaines entreprises peuvent être tentées de privilégier la croissance externe. C’est, a priori, une bonne idée, mais, avertit Jorge Lopez, il convient de prendre trois précautions. D’abord, choisir le bon moment pour maximiser les synergies possibles.

Ensuite, bien analyser en quoi le leadership de la société cible est compatible avec la trajectoire définie pour la transformation numérique. Enfin, rester vigilant sur ce qu’une éventuelle acquisition entraîne sur le compte d’exploitation : « Il ne faut pas être aveuglé face aux conséquences d’une combinaison de plusieurs activités », conseille Jorge Lopez.

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Ce que les comités de direction attendent du numérique
Objectifs Pourquoi ?
S’implanter dans de nouveaux pays Augmenter le chiffre d’affaires
Accroître la part du chiffre d’affaires généré par des canaux de distribution numérique Accélérer la croissance avec le numérique
Lutter à armes égales avec les concurrents éviter de perdre des parts de marché
Améliorer l’efficience des activités opérationnelles Créer plus de valeur avec les processus
Explorer de nouveaux business modèles (stratégie Océan bleu) Augmenter le chiffre d’affaires
Source : Gartner, Digital Board Director Survey, 2015.