Les ruptures que l’on observe déjà dans de nombreux secteurs et celles qui se profilent s’annoncent relativement violentes. La disruption est le point commun entre les mondes du diagnostic médical, des banques, des cabinets de conseil, des professions juridiques, du salariat, du marketing et de l’expertise.
Pas moins. Stéphane Mallard, Digital Evangelist pour la société Blu Age, rappelle que le verbe disrupter est issu du latin disrupere (séparation, différence) et rumpere (rompre). Histoire d’enfoncer le clou, l’auteur est persuadé que « tout est disruptable et tout doit être disrupté : les entreprises, leurs business models, leurs produits et services. »
Sans oublier les modèles d’organisation, les institutions publiques, les manières de penser et de communiquer… Ce qui s’annonce perturbant au niveau macroéconomique l’est également sur le plan individuel : « Comment expliquer à un radiologue qui a fait dix ans d’études que l’intelligence artificielle commence à faire son job mieux que lui, plus vite et moins cher ? Comment expliquer au premier de la classe qui a tout fait pour avoir un parcours exemplaire à base de diplômes prestigieux et de postes à responsabilités dans des entreprises traditionnelles, que la disruption rejette l’exemplarité qui suit les règles sans prendre de risques, au profit de la transgression intelligente ? »
La disruption est rendue possible parce que les technologies sont matures et parce que son coût n’est pas élevé, en regard des frustrations et des dysfonctionnements auxquels font face les consommateurs.
Disruption, préparez-vous à changer le monde, par Stéphane Mallard, Dunod, 2018, 245 pages.