Décidément, les DRH semblent avoir la poisse. Eux qui, il n’y a pas si longtemps encore, étaient relativement tranquilles, du moins par rapport aux DSI qui se coltinent les vagues technologiques depuis les années 1980, se trouvent eux aussi confrontés à des ruptures majeures.
Au moins trois méritent attention. D’abord, l’irruption de nouveaux métiers. On a coutume d’admettre que la moitié des métiers de 2050 n’ont pas encore été inventés. Dommage pour les DRH formés à la « gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ». Ensuite, les exigences des jeunes générations, particulièrement en matière de collaboration, de proximité, de valorisation des compétences, de hiérarchies aplaties et d’intérêt au travail. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, voilà que l’intelligence artificielle entre dans le jeu.
Une étude, publiée le 13 mars 2018 par le Boston Consulting Group et Malakoff Médéric, portant sur l’impact de l’intelligence artificielle sur l’organisation du travail, met en exergue le fait que, pour les dirigeants, le premier défi est de repenser l’organisation du travail, ainsi que la répartition des tâches entre l’humain et la machine.
Avec une vision plutôt optimiste… Pour les dirigeants, l’intelligence artificielle aura des effets bénéfiques sur le travail des collaborateurs, notamment une montée en compétences (77 %), ainsi qu’une amélioration de l’intérêt et de la valeur ajoutée du travail (62 %)… Dans son analyse des scénarii prospectifs des métiers des ressources humaines, publiée fin 2017 (*), l’ANDRH (Association nationale des DRH) montre bien la transformation de la fonction : les 21 scénarii identifiés sont tous porteurs de changement. Finalement, les DRH qui ont choisi cette voie pour être relativement tranquilles vont finir par envier les DSI, habitués depuis longtemps à l’instabilité…
(*) RH 7.0, les scénarii prospectifs des métiers des ressources humaines, ANDRH, 110 pages. www.andrh.fr