C’est la mode des classements et des notations. Y compris dans des domaines où l’on ne peut que se poser la question, au mieux, de leur pertinence, au pire, de leur sérieux. Ainsi, a été publié, en octobre 2017, le Top 30 des DSI les plus influents, par « la plateforme leader de la veille et de l’analyse des médias ».
Vaste programme… Qu’est-ce qu’un DSI influent ? Simple, très simple même : il suffit d’avoir un compte Twitter, d’avoir fait le plein de followers, mais pas trop (le premier du classement en a 1 886) et de retweeter tout ce qui bouge, mais pas trop (53 tweets/retweets par mois depuis 2012, en moyenne pour le premier du classement).
Le dernier, consacré comme le trentième DSI le plus influent de France, a 126 abonnés à son compte Twitter et a publié en moyenne 2,5 tweets par mois. S’il était aussi simple de devenir, en dix minutes chrono, un vrai DSI influenceur, ce serait une véritable révolution ! Heureusement, il n’en est rien. Et il est impossible d’établir un tel classement, tant les facteurs à prendre en compte sont nombreux, spécifiques en fonction du contexte et des types d’organisation.
Un DSI, roi incontesté du tweet, qui serait, en même temps, complètement marginalisé dans son entreprise, cannibalisé par un CDO ou simple courroie d’exécution de son DAF, serait-il influent ? évidemment, non. Pour un DSI, l’intérêt de l’influence est essentiellement interne, vers les métiers, les utilisateurs, les directions générales. On peut le faire sans disposer d’un compte Twitter, même bien garni…