Environnements de travail : les douze enjeux

Comment va évoluer l’environnement de travail à moyen terme ? Pour répondre à cette question, le Cigref a publié les résultats des réflexions d’un groupe de travail d’une trentaine de membres, piloté par Thierry Souche, DSI groupe d’Orange.

Si les DSI doivent tenir compte des problématiques d’environnement de travail, c’est qu’elles n’ont guère le choix. En effet, l’une de leurs missions, est de fournir à tous les clients internes les outils numériques indispensables pour travailler et être productifs, notamment dans un contexte où de plus en plus d’entreprises passent d’environnements relativement statiques, avec des bureau fixes, à des environnements flexibles et mobiles.

Ce qui suppose une adaptation des environnements de travail dans toutes ses composantes (terminaux, applicatifs, communications, sécurité…), avec la contrainte du retour sur investissement et de l’adaptation aux nouveaux usages, potentiellement très divers. « Ne pas tenir compte du besoin client, c’est s’exposer à des stratégies de contournement et de perte de contrôle des outils, souvent incompatibles avec les exigences de sécurité et de confidentialité de l’organisation, ainsi que des données personnelles, dont la garantie du respect incombe à la DSI », souligne Thierry Souche.

Pour concevoir, déployer et maintenir l’environnement de travail de demain, la DSI doit prendre en considération une douzaine d’enjeux, sur lesquels le groupe de travail s’est concentré :

  • L’expérience utilisateur ou UX (User Experience) : remettre le client interne au centre pour créer de la valeur tant pour les salariés que pour l’organisation (symétrie des attentions).
  • La sécurité : protéger les données (y compris celles des salariés) et les systèmes dans un contexte de développement du nomadisme, d’utilisation accrue de matériels personnels à des fins professionnelles, et réciproquement, et de bascule progressive vers des solutions cloud.
  • L’attractivité : dynamiser l’image employeur, attirer et retenir les talents, concilier les exigences des nouvelles générations et les nouveaux usages avec les contraintes des organisations, en proposant des outils et services pour une UX plus fluide et intuitive, « comme à la maison ».
  • L’innovation : se mettre au service des métiers et de la productivité collective et individuelle.
  • L’anticipation des besoins métier, de l’entropie et de l’obsolescence : se projeter en gérant l’existant (l’IT patrimoniale ou Legacy), choisir dans un contexte incertain et fortement évolutif, notamment s’agissant des solutions sur le marché et de la bascule dans le cloud.
  • La rationalisation : identifier les besoins et segmenter les populations et usages associés (profiling), gérer l’IT bimodale, savoir « tuer » des applications, simplifier les solutions, penser « parcours » utilisateurs.
  • La transformation inclusive : embarquer toutes les populations salariées, faire participer les utilisateurs, accompagner le changement, s’appuyer sur l’encadrement et des ambassadeurs.
  • La méthodologie : engager en mode projet la modernisation des services et des usages, s’appuyer sur un sponsorship fort, mettre un place un pilotage collégial et global, partager la vision.
  • L’indépendance et l’adaptabilité : s’assurer de la réversibilité des solutions choisies, de leur interopérabilité et de leur bonne intégration aux SI et usages de l’entreprise, dans une démarche d’amélioration continue.
  • L’optimisation : aborder sous l’angle économique l’investissement dans l’environnement de travail, en prenant en compte l’intégralité des coûts (d’acquisition, de détention et de support, etc., mais aussi les coûts indirects et « humains » d’adoption).
  • La conciliation : gérer les injonctions paradoxales (exigences utilisateurs vs obligations de sécurité/conformité et de maîtrise budgétaire), placer le curseur entre deux logiques antagonistes : un modèle monolithique (uniformiser les outils, imposer, interdire) vs un modèle « permissif » (foisonnement contrôlé des outils, notamment par l’autorisation de dispositifs personnels).
  • L’évaluation : mesurer le ROI, les coûts évités, les impacts sur l’image de marque employeur, sur la performance globale et individuelle, la satisfaction utilisateurs et communiquer sur les résultats.

Cet ouvrage est illustré par 26 études de cas, qui fournissent une matière très riche dont la plupart des entreprises peuvent s’inspirer.

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Evolution de l’environnement de travail à cinq ans, la DSI au service de l’expérience salarié, Cigref.