Lors de sa dernière assemblée générale (la 54ème… !), qui s’est tenue le 16 octobre 2024, le Cigref a mis en exergue les dynamiques globales qui traversent le numérique et ses enjeux business.
Cette assemblée générale a été l’occasion d’élire de nouveaux membres du Conseil d’administration :
– Christine Bernard-Robinne (Danone).
– David Krieff (Groupe ADP).
– Sandrine Racouchot (Abeille Assurances).
Le Conseil d’administration a ensuite désigné Emmanuel Sardet, DSI adjoint et Chief Technical Officer du Groupe Crédit Agricole, comme nouveau Président du Cigref. Il succède à Jean-Claude Laroche, Président du Cigref depuis trois ans.
Un slogan : pensez global !
Selon le Cigref, « dans un monde en perpétuelle mutation, caractérisé par de multiples incertitudes et des défis croissants, le numérique s’affirme comme un pilier essentiel de la compétitivité, de la performance et de la responsabilité des grandes organisations. « Pensez global » dépasse désormais la simple injonction, et s’affirme comme une nécessité stratégique. »
Le Cigref appelle à la vigilance et à l’anticipation face aux multiples crises économiques, géopolitiques et technologiques. Jean-Claude Laroche a mis en lumière la dépendance croissante de l’Europe envers les fournisseurs technologiques américains, soulignant les vulnérabilités économiques et stratégiques qu’engendre cette situation. « Une dépendance que l’Europe a laissé s’installer au profit d’acteurs non européens. »
Il a appelé l’écosystème numérique à s’engager en faveur de l’autonomie technologique de notre continent, à renforcer nos capacités à maîtriser nos interdépendances et à réguler plus fermement les abus de position dominante. « La dépendance technologique reste difficile à expliquer à nos dirigeants, c’est pourtant un élément clé de la dépendance économique », déplore Emmanuel Sardet.
Ce dernier a réaffirmé l’engagement du Cigref à défendre les intérêts européens face aux abus des grandes entreprises technologiques, et à promouvoir un numérique responsable. Il a insisté sur la nécessité d’une certification de sécurité cloud européenne (EUCS) pour protéger les données sensibles, tout en appelant à une action collective pour relever les défis d’une transformation numérique accélérée.
Le message est clair : l’avenir du numérique européen doit être fondé sur la souveraineté technologique, l’innovation responsable et des coopérations renforcées au sein de l’écosystème numérique pour construire un futur durable pour les générations à venir. Pour Jean-Claude Laroche, « on ne peut pas faire l’économie d’une régulation face aux comportements prédateurs, il faut prendre en main notre destin technologique, avec vigilance, anticipation et en pensant global, ceci n’étant plus une option mais une nécessité. »
Emmanuel Sardet, nouveau président du Cigref (Photo : Mélanie Robin)
Une nouvelle édition du Rapport d’Orientation Stratégique
À l’occasion de son Assemblée générale, le Cigref a dévoilé l’édition 2024 de son Rapport d’orientation stratégique, « Cinq ambitions : que faire d’ici 2040 ? ».
« Nous avons pris un angle radicalement différent des précédentes années : nous nous sommes attachés à décrire un avenir numérique que nous souhaitons voir advenir à l’horizon 2030-2040, mettant notre capacité de vision et d’imagination au centre, et nous avons voulu baliser des chemins pour y parvenir », précise Jean-Claude Laroche, ex- Président du Cigref.
Ce Rapport d’Orientation Stratégique (ROS) s’inscrit dans la continuité des précédents , en fournissant des analyses prospectives à l’horizon 2040 pour accompagner les membres du Cigref dans l’élaboration de leurs stratégies. Cette nouvelle édition vise à définir des « orientations stratégiques » vers des « futurs souhaitables », pour les organisations européennes et la société dans son ensemble.
Comme pour les éditions précédentes, avec le soutien de Futuribles, le Cigref s’est appuyé sur une méthode de raisonnement prospectif afin de répondre à cette question : « Qu’allons-nous faire d’ici 2040 ? ». D’un point de vue méthodologique, le rapport du Cigref se construit donc autour de cinq questions stratégiques clés qui ont été ouvertes par les réflexions prospectives des années précédentes. Ces questions stratégiques, en nombre réduit, portent sur des enjeux majeurs sur lesquels le Cigref et ses membres ont des capacités d’action et d’influence :
– Que faire pour que le numérique contribue efficacement à la transition environnementale ?
– Que faire pour renforcer la sécurité dans l’espace numérique ?
– Que faire pour que le numérique soit facteur de cohésion sociale ?
– Que faire pour développer une véritable autonomie stratégique européenne dans le domaine du numérique ?
– Que faire pour que le numérique participe à améliorer la qualité de vie au travail et la qualité de l’emploi ?
Le rapport d’orientation est disponible sur le site du Cigref :