Un rapport de l’OCDE, publié en mai 2017, conclut que le développement et la mise en œuvre des technologies restent encore l’apanage des grandes entreprises, mais que même dans celles-ci, les nouvelles technologies sont sous-utilisées et pourraient apporter une contribution beaucoup plus importante, notamment pour les entreprises industrielles.
Selon l’étude, « beaucoup d’entreprises tardent à adopter les TIC nécessaires pour effectuer la transformation numérique de la production industrielle. L’informatique en nuage, la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la planification des ressources de l’entreprise et l’identification par radiofréquence (qui permet d’automatiser le suivi des processus et des objets) demeurent encore beaucoup moins répandues que les réseaux haut débit ou les sites Web. »
A l’heure où l’on parle d’industrie 4.0, l’enjeu principal des entreprises industrielles sera de rénover leurs systèmes existants, en particulier avec une refonte des ERP, qui traitent des quantités énormes de données, par exemple en les connectant à des systèmes qui gèrent l’Internet des objets. Par ailleurs, selon Gartner, 30 % des projets industrie 4.0 seront basés sur l’intégration d’algorithmes en 2020, contre à peine 5 % en 2016.
Dans les deux cas, la capitalisation sur les données est essentielle. Elles existent dans tous les processus industriels, mais restent largement sous-exploitées. Dans la mesure où l’usine du futur sera une usine numérique, avec des objets connectés, du Machine Learning, de la réalité virtuelle et des robots collaboratifs, les différences de compétitivité entre les entreprises et, plus généralement, entre les pays, vont se renforcer non plus en fonction des capitaux investis, mais de l’intelligence qui sera mise dans l’exploitation des données.
(*) The Next Production Revolution : Implications for Governments and Business, OCDE, mai 2017, 442 pages.