Selon l’Union internationale des télécommunications, l’Internet des Objets se définit comment une « infrastructure mondiale pour la société de l’information, qui permet de disposer de services évolués en interconnectant des objets (physiques ou virtuels) grâce aux technologies de l’information et de la communication interopérables existantes ou en évolution. »
Il existe une profusion de chiffres sur le marché de l’Internet des Objets, par exemple ceux de Gartner qui estiment que leur nombre a déjà atteint 8,4 milliards en 2017 (en croissance de 31 % par rapport à 2016) et devrait atteindre les 21 milliards à l’horizon 2020. Pour le cabinet Juniper nous devrions même atteindre les 38 milliards d’objets connectés en 2020. Mais les chiffres importent peu car on peut parier qu’à moyen et long terme tous les objets seront connectés de manière native.
Cela correspond bien sûr à une réalité : selon IDC France, 67 % des entreprises françaises de plus de 200 salariés auraient déjà déployé des projets IoT et une sur deux envisage d’en étendre le périmètre à un horizon de deux ans. Cet intérêt croissant pour ce sujet est d’ailleurs visible au niveau mondial. Selon l’étude « Aligning the organization for its digital future”, publiée par MIT Sloan et Deloitte, l’IoT figure à la cinquième place des priorités des DSI, derrière l’analytique, la mobilité, le cloud et les réseaux sociaux, mais passera à la deuxième place dans trois à cinq and, derrière l’analytique mais devant la mobilité et le cloud, les grands sujets du moment.
Cette vision optimiste repose sur deux éléments principaux : d’une part, la diversité des usages. En effet, l’IoT trouve sa place dans les domaines aussi divers que la santé, les villes, l’industrie, l’agriculture, les transports, la logistique, la domotique… D’autre part, l’existence d’un vaste écosystème avec de multiples acteurs et start-up.
La problématique IoT est en réalité une problématique a trois dimensions, avec la coexistence de trois visions :
- la vision technologique, qui pose la question de la migration du SI vers l’IoT. On se focalisera ainsi sur les interactions entre les objets et sur les traitements des données.
- la vision stratégique, qui pose la question des business modèles et permet de se focaliser sur l’innovation, les opportunités et la transformation numérique.
- la vision business qui pose la question des usages et permet de se focaliser sur les investissements et la nature des offres, existantes ou nouvelles, créées par l’Internet des Objets.
Il reste toutefois cinq points d’attention à prendre en compte :
- la réalité des usages : selon l’étude « Journey to he IoT Value », publiée en mai 2017 par Cisco et Connected Futures, 60 % des projets IoT ne dépassent pas la phase de POC, près de 3/4 des projets IOT échouent, un tiers des projets IoT achevés ne sont pas considérés comme un succès et 61% des entreprises estiment qu’elles ont à peine commencé à explorer le potentiel de l’IoT.
- la sécurité : plusieurs études ont montré que les objets connectés comportent des failles sérieuses dans ce domaine.
- Les compétences : selon une étude Fujitsu, 57 % des entreprises européennes qui ont déployé des projets d’Internet des objets estiment que le manque de compétences en interne est le principal obstacle, devant le manque d’interopérabilité et la sécurité. Les compétences cruciales concernent notamment la gestion des terminaux, la gestion de l’information, l’analytique, l’intégration et la sécurité.
- L’organisation des projets, qui conduit à se poser les questions suivantes : Quels rôles pour les DSI ? Quel pilotage ? Quelle gestion du changement ? Quelles méthodologies de gestion de projet ? Quels business cases ?
- Le design et le déploiement de l’IoT, qui conduit à se poser les questions suivantes : Quelles plateformes ? Quelles technologies ? quelles contraintes techniques ? Quels partenaires ? Quelle roadmap ?