Les dirigeants d’entreprises sont-ils vraiment au fait des dernières innovations ? Comprennent-ils leur potentiel et l’étendue de leur influence ? Quels sont les freins à leur adoption et comment les surmonter ? Quels pays et quels secteurs sont les plus avancés en matière de transformation numérique ?
Pour répondre à ces questions, Mazars a réalisé un état des lieux auprès de 600 décideurs et dirigeants dans six pays. L’étude « Comment prendre le virage technologique ? » évalue leurs niveaux de connaissance, mais aussi les taux d’adoption et d’investissement de leur organisation concernant cinq innovations technologiques : l’intelligence artificielle, l’automatisation des processus robotiques, l’Internet des Objets, la Blockchain et l’ERP.
En France, seule la moitié des dirigeants estime avoir une bonne connaissance des cinq technologies étudiées, contre huit sur dix en Chine et sept sur dix en Allemagne. Six décideurs français sur dix pensent que ces technologies auront des impacts transformatifs sur notre façon de travailler. Autre enseignement de cette étude : seuls 28 % des répondants français comptent augmenter leur budget IT de + 10 % pour investir dans ces innovations, contre 52 % des Indiens et 49 % des Chinois. Sans surprise, les dirigeants citent les économies de coûts comme le premier avantage associé aux cinq technologies étudiées. La transformation du business model et « l’amélioration de la qualité » occupent respectivement la deuxième et troisième place des atouts attribués à ces innovations.
« L’IA, la RPA, l’IoT, la Blockchain et l’ERP se révèlent plus répandus en Chine et en Inde. Notre étude montre un engouement sincère des dirigeants vis-à-vis de ces cinq technologies phares. Globalement, bien que les pays étudiés n’aient pas tous la même maturité d’intégration de ces innovations, les dirigeants en ont une bonne connaissance générale, en perçoivent les impacts et prévoient d’investir davantage dans ces outils à forte valeur ajoutée. Cependant, certaines préoccupations subsistent. Les décideurs doivent en effet se montrer plus stratégiques et placer l’humain au cœur du processus de transformation digitale pour que la transition soit une réussite » affirme Guillaume Devaux, associé responsable du secteur Technologie chez Mazars.
Près de deux tiers des dirigeants déclarent connaître les cinq technologies. L’IA est celle qui leur est la plus familière, tous pays confondus (71 %). Elle est suivie de près par l’Internet des Objets (69 %).
Des technologies plus diffuses en Chine et en Inde
L’assurance et l’industrie arrivent en tête des secteurs où l’adoption des 5 technologies est la plus forte. Respectivement, 20 % et 19 % des répondants travaillant dans ces secteurs déclarent qu’elles ont déjà été mises en œuvre et transforment à la fois leur business model et leur activité. Pour ces deux secteurs, souvent en première ligne face aux disruptions technologiques, les résultats démontrent la détermination des décideurs à garder une longueur d’avance. En revanche, 50 % des répondants du secteur public indiquent que « rien ne se passe » concernant ces cinq technologies.
Logiquement, 27 % des dirigeants citent les économies de coûts comme le premier avantage associé aux cinq technologies étudiées. La transformation du business model (26 %) et « l’amélioration de la qualité » (24 %) occupent respectivement la deuxième et troisième place des avantages attribués à ces innovations.
La RPA, l’IA et les ERP sont les technologies les plus susceptibles d’avoir un fort impact. La RPA est principalement liée aux économies de coûts. De son côté, l’IA, et le champ quasi infini des possibilités qu’elle ouvre, est majoritairement associée à la transformation du business model (26 %). En matière d’amélioration de la qualité, en revanche, ce sont les ERP qui arrivent en tête (28 %).
Trois freins majeurs empêchent la mise en œuvre des technologies : réussir à obtenir l’investissement financier nécessaire, trouver les talents capables de les comprendre pleinement et d’en exploiter le potentiel numérique, et, enfin, prendre en compte la maturité du marché, c’est-à-dire savoir quel est le meilleur moment pour adopter une technologie.
« Les dirigeants n’ayant pas encore pris le virage technologique doivent déterminer quelles innovations sont à même de créer un avantage concurrentiel significatif pour leurs organisations. Ils doivent se rappeler que le succès des projets de transformation technologique exige un large soutien, de la part de la direction de l’entreprise et de l’équipe dans son ensemble. Les décideurs définissent certes la vision, mais ils doivent travailler avec les autres pour la réaliser », conclut Guillaume Devaux.
Comment prendre le virage technologique ? Les tendances mondiales de l’investissement dans les technologies, Mazars, 2019, 38 pages.