Un récent sondage de l’Ifop nous apprend que huit français sur dix croient aux théories du complot. Ce comportement, pour le moins irrationnel, se décline-t-il dans les entreprises et, plus spécifiquement, pour les sujets liés aux technologies et au numérique ?
Probablement. Il serait d’ailleurs intéressant de sonder les utilisateurs sur leurs opinions dans ce domaine. On s’apercevrait qu’une forte proportion est persuadée que les GAFA se sont liguées pour dominer le monde et les données produites par chaque individu (ce n’est peut-être pas totalement faux…), que les services secrets les plus puissants sont capables d’infiltrer n’importe quel système d’information (ils en ont certainement eu l’idée et en ont les moyens…) ou que l’intelligence artificielle, à terme totalement manipulée par des multinationales, créera des monstres logiciels incontrôlables qui détruiront l’espèce humaine.
Si, pour une entreprise, on applique le ratio mesuré par l’Ifop, ce sont huit utilisateurs sur dix qui seraient réceptifs aux théories du complot. Voilà un terreau très favorable pour tout DSI qui voudrait consolider sa position dans l’organisation !
D’autant que les sources de complots, habilement susurrées aux oreilles de managers considérés comme des vecteurs de propagation privilégiés, ne manquent pas, depuis la vengeance d’un DAF sur les budgets de la DSI, ce qui expliquerait l’indigence d’un SI, la rancœur d’un CDO jaloux de ne pouvoir contrôler la transformation numérique, jusqu’au comité de direction dont tous les membres auraient juré, lors d’une réunion secrète, de virer le DSI, en passant, bien sûr, par les fournisseurs que l’on peut accuser de tous les maux (il y aura toujours des indices allant dans ce sens…).
Le propre d’un complot, c’est qu’on ne peut quasiment jamais le prouver : pourquoi ne pas en profiter pour mettre un peu d’ambiance ?