les Chief Digital Officers sont-ils des girouettes ?

La première vague de nomination des CDO (Chief Digital Officers) avait donné lieu, dans les médias, à de beaux articles vantant le parcours de ces managers, dont on subodorait qu’ils allaient changer la face numérique des organisations qu’ils ont intégré. Beaucoup ont déjà quitté leur poste, par exemple à la SNCF, chez Danone, Accor, Renault ou Axa, pour changer d’entreprise avec, on l’espère pour eux, une bonne augmentation de salaire. Ils ont raison…

Cela fait penser, durant les années 1990 et 2000, aux changements de dirigeants à la tête des filiales américaines d’éditeurs de logiciels avec, à chaque fois, une rallonge sur leur rémunération… Certains faisaient le tour de la plupart des acteurs, même après avoir enregistré des résultats décevants. Ils étaient interchangeables et il suffisait d’avoir un CV bien garni, les recruteurs étant peu regardants sur les réelles compétences. On pouvait même prévoir les contre-performances d’un éditeur en observant les nominations à sa tête. Et l’on était rarement démenti ! On peut toujours jouer à ce petit jeu mais, par charité, on ne révélera pas les noms des éditeurs concernés actuellement. Parions que les CDO qui ont dernièrement changé de poste vont encore bouger au cours des prochains dix-huit mois. Et que l’on n’en entendra plus parler d’ici trois ans. Il faut donc qu’ils en profitent dès maintenant pour gagner des points de retraite, tant qu’il y a encore des entreprises prêtes à les recruter pour la beauté et le nombre de lignes de leur CV !