Dès lors qu’une solution logicielle acquiert une certaine importance sur le marché, avec une base installée conséquente, la création d’un club d’utilisateurs constitue un prolongement naturel dans l’écosystème. De même, la fédération de DSI au sein de clubs, de communautés et d’associations a été concomitante de leur importance dans les organisations.
Une étude, publiée par le CMIT et l’agence marketing Abileo sur les communautés d’utilisateurs, montre que plusieurs attentes coexistent, en particulier des retours d’expériences, une visibilité sur les roadmaps des solutions et une capacité à influencer celles-ci. « L’ouverture des équipes à des pratiques communautaires, un enjeu pour les managers : développement des compétences, alignement, valorisation des équipes », souligne l’étude.
Reste que, globalement, le taux de satisfaction à l’égard des clubs utilisateurs est plutôt mitigée : sur une échelle de 1 à 10, presqu’un professionnel IT sur deux attribue une note égale ou inférieure à 6, dont 15 % une note inférieure à 5. Et personne n’attribue les notes maximales 9 et 10 ! Parmi les motifs d’insatisfaction : la posture trop commerciale du fournisseur et un rapport temps/utilité défavorable. « Une fois la qualité du contenu assurée, c’est la posture du fournisseur, la continuité et la pertinence des formats, ainsi que la qualité de l’animation, qui font la différence. L’indépendance de la gouvernance arrive en second plan uniquement pour les fournisseurs pour lesquels les sujets de licensing et compliance sont critiques », souligne l’étude CMIT-Abileo. On peut distinguer quatre modèles différents de clubs :
- Le modèle d’indépendance, que l’on trouve par exemple avec le Cigref, le Crip ou l’USF (association des utilisateurs de solutions SAP), caractérisé par une capacité d’influence dans l’écosystème, la richesse des échanges, des livrables nombreux et un engagement des membres (parce qu’ils financent).
- Le modèle hybride, dans lequel coexistent des entreprises utilisatrices et des fournisseurs. On les trouve généralement en régions. C’est, par exemple, l’approche suivie par l’Adira (Association pour le Digital en Région Auvergne-Rhône-Alpes), qui fédère 500 entreprises du monde de l’IT, ou l’ADN’Ouest, qui regroupe 500 adhérents en Pays de Loire et en Bretagne.
- Le modèle féodal, caractérisé par une dépendance très étroite à l’égard d’un éditeur, qui finance le club, voire l’abrite dans ses locaux. Il en oriente donc les échanges et les contenus, même si ce n’est pas toujours très visible, c’est un modèle de dépendance qui décourage notamment des prises de position tranchées vis-à-vis de l’éditeur, du fait d’une contrainte de financement et de la subordination à l’égard de l’éditeur.
- Le modèle commercial, qui se caractérise par un business model de recherche de rentabilité, avec un financement quasi-exclusif de la part des fournisseurs, les cotisations des membres étant tout au plus symboliques, mais le plus souvent inexistantes. Ce modèle se caractérise par un fonctionnement sous forme d’évènements sponsorisés. Il n’y a pas de structure ad hoc, encore moins de permanents, de contenus/publications et d’influence.
Bien évidemment, aucun modèle n’est mauvais en soi. Chaque configuration présente ses avantages et ses inconvénients, en fonction des besoins. Mais si tous présentent un intérêt, force est de constater que le modèle de club qui dure, qui produit des contenus, de l’influence, organise au mieux les échanges entre les membres, qui valorise les retours d’expériences et dont les opinions comptent, est celui de l’indépendance : financière, organisationnelle, commerciale, juridique et politique.
Les éléments clés d’un club utilisateurs efficace
- Partage de pratiques, expériences et leçons, informations, conseils, avis, idées, ressources.
- Accès rapide à des sources d’information (veille).
- Recours aux pairs, pour accélérer la prise de décision, faire les bons choix, éviter les erreurs.
- Réflexion sur des enjeux communs.
- Coproduction de nouvelles connaissances et outils.
- Focus sur le principe « donner autant que recevoir ».
Source : Cmit, Abileo.
Clubs et communautés d’utilisateurs : avantages et inconvénients | ||
Modèle | Avantages | Inconvénients |
Indépendance | Liberté de parole, influence | Coût, nécessité de s’impliquer dans les groupes de travail |
Hybride | Fédération d’un écosystème (régional, par exemple) | |
Féodal | Accès plus facile aux fournisseurs, anticipation des roadmaps | Dépendance financière et logistique, pression commerciale des fournisseurs |
Commercial | Développement du réseau professionnel, restauration à bon compte | Pauvreté des contenus, pression commerciale des fournisseurs, peu de pérennité |
Source : Digitalonomics. |