D’une étude réalisée auprès d’une cinquantaine de managers intermédiaires et de proximité par le cabinet de conseil Eurogroup et avec l’Observatoire social international (*), il ressort que « les managers ne sont pas encore tous informés et conscients de ce qui se prépare. »
Les auteurs de cette étude en tirent trois enseignements. Tout d’abord, les managers intermédiaires et de proximité ont une perception très instrumentale de la transformation numérique : « Ils envisagent la transformation numérique essentiellement à l’aune du courrier électronique, comme une technologie qui accélère et démultiplie les communications au sein de l’entreprise. Ils sont moins enclins à y voir spontanément des possibilités supplémentaires de travail collaboratif. »
Ensuite, ils ont peu de références à des politiques transverses, qu’il s’agisse de la gestion des ressources humaines ou de l’innovation. « Bien que plusieurs des entreprises auxquelles appartiennent les managers interrogés aient entrepris une réflexion sur les politiques d’évaluation et de reconnaissance de la performance collective, ou sur de nouveaux modes d’accroissement des compétences, leurs managers ne semblent pas en être encore informés ou conscients », souligne l’étude.
Enfin, précisent les auteurs : « La focalisation des managers sur l’utilisation des outils numériques, plus que sur les changements culturels qu’ils induisent, n’est-elle pas l’indice d’une interrogation sur l’évolution de leur rôle au sein de l’entreprise ? » On peut y voir un effet de génération, mais aussi, de manière plus profonde, une réelle interrogation sur les effets de l’automatisation.
Celle-ci va toucher de plein fouet les couches intermédiaires de management qui ne seront plus les pierres angulaires du travail collectif, ni les pivots du contrôle des flux d’informations. C’est leur capacité de résistance qui déterminera le succès ou l’échec de la transformation numérique…
(*) Les managers face aux disruptions numériques, janvier 2016.