Un intéressant article paru dans un récent numéro de la Harvard Business Review (« The new corporate garage », septembre 2012) et écrit par Scott Anthony, auteur de l’ouvrage The Little Black Book of Innovation, nous rappelle que l’innovation s’est, historiquement, développée en quatre phases. La première est celle des inventeurs individuels, dont Gutenberg ou Edison sont les dignes représentants.
La seconde ère fait entrer les entreprises sur la scène de l’innovation, à mesure que celle-ci devient plus coûteuse pour des inventeurs individuels. C’est la phase où l’on voit émerger des grands groupes tels que DuPont, Procter & Gamble ou Lockheed… La troisième phase correspond à l’émergence du capital-risque, venu accompagner des entrepreneurs qui ne trouvaient pas leur place dans des structures trop bureaucratiques et qui a donné naissance à des sociétés comme Digital Equipment, puis, plus tard, Cisco, Microsoft, Amazon ou Apple. La quatrième phase est celle non plus de l’innovation essentiellement technologique, mais de l’innovation dans les modèles d’affaires. Si, sur ce terrain, cela a abouti à une floraison de start-up, les grands groupes conservent sur ces dernières des atouts qu’il est difficile pour une start-up de copier. Ainsi, l’avantage compétitif est déterminé par au moins cinq facteurs, nous explique Scott Anthony : une marque forte, de multiples partenariats, une expertise scientifique, une infrastructure globale et des processus performants. Cela tombe bien : pour les deux derniers, les DSI sont en première ligne…