Des chercheurs de l’Arizona State University, du Hang Seng Management College et de la Singapore Management University se sont intéressés au parcours de 400 DSI américains, et ont étudié leur carrière sur la période 1994-2009.
Cette analyse, parue dans la revue américaine Decision Support Systems (1), conclut que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les postes de DSI ne sont pas plus exposés que ceux des DAF ou des directions générales, qui seraient, pense-t-on très souvent, davantage « immunisés » face au changement technologique. Les auteurs ont calculé que la durée de vie d’un DSI dans son poste atteint cinq ans, dans les entreprises du classement Fortune 500 (Cf. Best Practices Spotlight, n° 26, 6 octobre 2015). Historiquement, cette durée n’a pas beaucoup évolué. Le magazine américain CIO avançait, au début des années 2000, une durée de vie dans un poste de DSI de 4,5 ans, elle avait même dépassé la barre des cinq ans en 2007, pour redescendre à 4,4 ans en 2008, année marquée par la crise. On retrouve les mêmes chiffres calculés, en 2010, par la Society for Information Management.
Les auteurs soulignent que « depuis le début des années 1990, la durée d’occupation des postes de DSI a tendance à augmenter. » Cinq ans, est-ce beaucoup ou trop peu ? C’est largement suffisant pour transformer profondément un système d’information (ceux qui ont besoin de plus ont peut-être raté un épisode), pour maîtriser les composantes métiers… et pour commencer à tourner en rond dans son poste. C’est si la période moyenne d’occupation d’un poste de DSI atteignait dix ans, voire plus, qu’il faudrait s’inquiéter d’une éventuelle sclérose des systèmes et des hommes. •
(1) “How Are C-suite Executives Different? A Comparative Empirical Study of the Survival of American Chief Information Officers,” Decision Support Systems, juin 2015.