Le marché des logiciels et services numériques du secteur public a dépassé les 8 milliards en 2021 et devrait continuer de croître de +2,8% en moyenne par an d’ici 2025, selon une étude du cabinet Markess. Pour les analystes, le segment du Cloud constitue son principal moteur de croissance avec +16 % en moyenne pour les trois prochaines années.
Dans la continuité du volontarisme de la dernière décennie pour développer des services numériques à destination des citoyens, de leurs partenaires et agents, les organisations publiques en France font face à la montée en puissance des usages, ce qui nécessite de renforcer la performance des solutions numériques sous-jacentes sur le long terme. Cette exigence implique notamment plus d’agilité dans la manière d’opérer ces services, afin de les déployer rapidement d’une part et d’assumer les pics d’utilisation d’autre part.
Le modèle du cloud dispose de qualités capables de répondre à ces enjeux et se positionne donc désormais au cœur des dispositifs de transition digitale des administrations françaises : près des trois quarts des décideurs interrogés par Markess estiment en effet que l’intérêt de leur organisme public se renforce en faveur de ce modèle d’ici deux ans.
Les administrations d’Etat l’ont particulièrement compris : 85 % des décideurs interrogés par Markess estiment que le recours au cloud se renforce, la publication en juillet 2021 de la stratégie ‘Cloud au centre’ faisant du cloud un prérequis pour tous les nouveaux projets numériques de l’Etat ou toute refonte de l’architecture applicative existante. Les décideurs de collectivités locales interrogés soutiennent également largement cette tendance, 65% d’entre eux affirmant que l’intérêt de leur organisation pour le cloud va se renforcer d’ici 2024.
Si les décideurs publics abordent le cloud avec prudence en regard de la bonne gestion des données, ils reconnaissent ses avantages, avec en priorité la possibilité de :
– Héberger avec un haut niveau de disponibilité et de sécurité,
– Impulser des pratiques de travail synchrones et collaboratives,
– Accélérer la digitalisation des métiers avec une offre de services riches,
– Répondre à des besoins ponctuels dans un court délai,
– Proposer une offre de services numériques performants au plus grand nombre.
« Si les solutions labellisées SecNumCloud par l’ANSSI sont privilégiées afin de respecter les enjeux de souveraineté dans le cas de données sensibles, les décideurs publics prêtent attention à l‘ensemble des possibilités », selon Aurélie Courtaudon, Practice Leader secteur public & digital, « plus d’un sur deux mettent en avant une approche mesurée », en ne privilégiant pas uniquement le caractère souverain des solutions mais en prenant en compte également la richesse de services proposés. Ce constat conduit à des stratégies hybrides mixant parfois des clouds internes à l’organisme public, des clouds publics ou externes dédiés.