En 1975, un mégaoctet de stockage coûtait 300 dollars. Aujourd’hui, la même capacité s’achète seulement 0,0001 dollar ! De même, si l’on observe le prix des clés USB, devenues un moyen populaire de stockage de données, il est, lui aussi, en forte baisse. Un gigaoctet coûte aujourd’hui entre 8 et 17 euros, un prix trois fois inférieur à celui de 2006.
Autre manière de constater le phénomène : pour une soixantaine d’euros on dispose aujourd’hui d’un clé de 8 gigaoctets contre un seul il y a seulement deux ans. Résultat : de plus en plus d’entreprises et d’utilisateurs s’équipent. Les dernières statistiques que vient de publier, début septembre 2007, le cabinet de conseil IDC, le confirment, s’il en est besoin : la croissance du marché du stockage, en valeur, a atteint 6,2% au dernier trimestre et la capacité vendue a bondi de 50% !
C’est, apparemment, une bonne nouvelle. Si l’on est optimiste, on peut en effet considérer que les données stockées sur ces supports ont le mérite d’être sauvegardées ailleurs que sur les machines. En revanche, une analyse plus approfondie montre les effets pervers sont incontestables. On peut même retenir le postulat suivant : « Plus le prix des supports de stockage baisse, plus les risques augmentent ».
Trois raisons au moins montrent cette accentuation des risques. La première est une raison psychologique : le fait de stocker des données sur un support amovible crée un faux sentiment de sécurité pour l’utilisateur qui pense, en toute bonne foi, qu’il sera possible de récupérer ses informations.
Or, le support peut être volé, détruit ou tout simplement égaré. Seconde raison, d’ordre organisationnel : dans l’entreprise, la prolifération des supports de stockage impose, pour les responsables informatiques, des efforts d’optimisation pour éviter des incohérences ou des manques dans la conservation de données stratégiques.
Enfin, la troisième raison est tout simplement technologique et tient à la pérennité des technologies de stockage, phénomène que l’on a déjà connu avec les formats de disquettes, puis leur quasi disparition. Le risque que des données stratégiques ne puissent plus être accessibles est bien réel.
Les responsables informatiques et sécurité sont-ils condamnés à vivre avec ces problèmes ? Heureusement, non. Une stratégie cohérente consiste à faire appel à un prestataire : pour l’utilisateur, le faux sentiment de sécurité se transforme en vrai sentiment de sécurité ; pour le responsable informatique, il s’agit de se décharger de tâches fastidieuses et consommatrices de temps mieux employé ailleurs.
Quant aux aspects technologiques, on imagine mal, ne serait-ce que pour des raisons commerciales, un prestataire proposer des solutions avec des technologies obsolètes ou ne pas suivre l’état de l’art. Mais que deviennent les multiples supports aujourd’hui gérés directement par les entreprises et les utilisateurs ?
Ils sont certes toujours utiles, par exemple pour un stockage temporaire ou pour les collaborateurs mobiles. Mais, à terme, toute donnée numérique a vocation a être conservée et accessible en ligne chez un prestataire unique. Ce qui, de fait, condamne à terme les supports physiques de sauvegarde à entrer au Musée de l’histoire de l’informatique où ils rejoindront les disquettes 5 pouces ¼…