Face aux besoins de mobilité, trois stratégies sont possibles : ne rien faire, accompagner les métiers ou faire de la mobilité le levier de la transformation de l’entreprise. La mobilité peut faire peur. Et doit faire peur ! On sait, en effet, que le tout connecté sera une réalité, même si l’on ne sait pas encore à quelle échéance.
Lorsque l’on combine le nombre d’individus dans le monde qui accède déjà à Internet, le nombre de terminaux disponibles, les usages et la diversité des technologies/standards et applications disponibles, le cocktail a certainement un goût plaisant pour les utilisateurs, mais avec une pointe d’amertume pour les DSI, qui doivent gérer l’ensemble.
Notamment tout ce que l’utilisateur ne voit pas et auquel il tient : ergonomie simple, expérience utilisateur facilitée, intégration sans faille, réseaux performants, sécurité optimale, pérennité des solutions techniques, cohérence de l’architecture du système d’information… Avec le seul fait, pour un DSI, d’avoir sur son bureau un dossier ouvert portant le nom de chacun de ces sept chantiers, et uniquement ceux-là pour ne pas trop compliquer la tâche, on mesure la difficulté potentielle de réussir ce cocktail, qui peut vite tourner au vinaigre…
Trois approches sont possibles. Aucune n’est idéale et toutes présentent des risques, à moduler en fonction du contexte de l’organisation :
• Ne rien faire et n’agir que sous la contrainte : cette approche est plus répandue dans les petites ou moyennes entreprises, peu présentes sur les marchés grand public et plutôt orientées BtoB. La mobilité y est subie et apparaît pour combler un décalage trop important entre un processus manuel, ou mal automatisé, et les promesses des technologies mobiles, de sorte que se produise un saut quantitatif de la productivité des utilisateurs.
Selon une étude du cabinet Vanson Bourne pour VMware, 87 % des utilisateurs, dans les entreprises européennes, affirment ne pas encore bénéficier d’un accès complet aux outils mobiles qui leur sont nécessaires pour être aussi productifs qu’ils le voudraient : cela n’empêche pas les entreprises de fonctionner… Mais, selon la même étude, 26 % des utilisateurs avouent être prêts à contourner leur DSI afin d’obtenir les outils mobiles dont ils ont besoin.
• Accompagner les métiers… mais pas trop : c’est l’approche la plus répandue, la mobilité constitue l’une des missions de la DSI, parmi d’autres. C’est une approche plutôt opportuniste, en fonction des besoins des métiers et des enjeux stratégiques (e-commerce, positionnement marketing, diversité des canaux de distribution…).
• Faire de la mobilité un levier de transformation de la DSI : cette approche est la plus rare, caractéristique d’entreprises ou de métiers pour lesquels l’agilité est un facteur différenciateur par rapport aux concurrents, surtout pour les marchés BtoC. Selon Cisco, plus des deux tiers du trafic IP mondial sera généré par les connexions mobiles, notamment Wi-Fi. C’est aussi la plus difficile à mettre en œuvre, car elle nécessite des investissements lourds et un changement culturel en interne.
Trois approches de la mobilité : avantages et inconvénients | ||
Approches de la mobilité | Principal avantage | Principal inconvénient |
Ne rien faire et n’agir que sous la contrainte | Maîtrise budgétaire (temporaire) | Perte de contrôle sur le SI (BYOD…) |
Accompagner les métiers… mais pas trop | Meilleur alignement avec les besoins métiers | Risque d’être dépassé par le nombre de projets |
Faire de la mobilité un levier de transformation de la DSI | Conforter le leadership de la DSI | Investissements significatifs |
Source: Digitalonomics. |