Le mois de mai qui s’annonce va voir revenir un phénomène que l’on connait régulièrement, dès que des périodes de ponts et de vacances se profilent : les messages d’absence.
L’une des bonnes pratiques consiste à paramétrer un message spécifique. Hélas, la formulation la plus courante (« Je suis absent du bureau avec un accès très limité à mes mails »), si elle pouvait paraître crédible il y a encore quelques années, ne l’est plus aujourd’hui, sauf si l’on part dans des contrées lointaines. Et encore…
À qui va-t-on faire croire qu’au XXIème siècle, on ne puisse accéder à ses e-mails ? À l’heure où les smartphones ne quittent plus les poches de leurs possesseurs, où n’importe quel bistrot de campagne propose des accès Wi-Fi à Internet et, bientôt, lorsque les montres connectées, si elles sont étanches, permettront de consulter ses e-mails en pratiquant la plongée sous-marine, comment affirmer que l’on ne dispose que d’un « accès limité » à ses e-mails sans passer pour un ringard en retenant cette formulation pour rédiger son message d’absence.
Pourquoi ne pas dire la vérité ? « Je suis en vacances et j’ai décidé unilatéralement de ne pas consulter mes e-mails, même si j’y ai accès. » Certes, d’aucuns rétorqueront qu’il y a des dossiers urgents (mais pourquoi ne pas déléguer ?), que l’avalanche de mails au retour est ingérable (mais pourquoi ne pas supprimer sans lire ?) ou que l’on risque de manquer les grands événements d’actualité (mais la presse écrite, c’est bien aussi pour s’informer). Une telle attitude dénoterait un réel niveau de maturité face à la pression pour rester connecté en permanence.