La transformation numérique ira-t-elle vraiment dans tous les recoins de l’entreprise et de son système d’information ? Il le faudrait pour qu’elle soit pertinente et efficace, notamment jusqu’aux points de vente (lire « Le point de vente, maillon faible du SI« ) ou dans l’ensemble de la chaîne logistique étendue.
Une étude, menée auprès de 377 grandes entreprises internationales par CapGemini, Infor et GT Nexus, montre que 70 % des dirigeants affirment avoir entamé une transformation digitale de leur chaîne logistique. Pourtant, seuls 5 % d’entre eux se déclarent très satisfaits des résultats obtenus à ce jour et un sur trois s’estime insatisfait. Dans une entreprise sur deux, la majorité des échanges avec les partenaires se font encore par des méthodes « traditionnelles » comme le téléphone, le fax ou les e-mails.
Résultat : l’exploitation des données, nombreuses dans une chaîne logistique, est négligée. Seulement 15 % du volume total des données issues de la chaîne logistique sont accessibles dans l’organisation, selon l’étude, dont seulement un quart est analysée dans le cadre de processus décisionnels. On pourrait comparer cette situation à celle du secteur des télécoms, où l’on trouve toujours des « zones blanches », dans lesquelles la couverture réseau est inexistante. Il en est de même pour la transformation numérique : les « zones blanches » peuvent se nicher n’importe où dans l’organisation : les points de vente, la logistique, les processus papier.
La première mission d’un DSI est de cartographier ces zones pour, au moins, identifier où se situent les « déserts numériques ». La tentation est, bien sûr, de penser qu’il n’y en a pas. C’est peut-être vrai pour les entreprises les plus avancées. Mais pour la majorité, on ne prendrait pas les paris… Et à supposer que la transformation numérique soit menée de main de maître, il restera toujours des « zones blanches » à gérer : celles qui se trouvent dans le cerveau des collaborateurs, des managers et des directions générales. Sur ce terrain, la cartographie s’annonce bien plus délicate à réaliser…