On sait depuis longtemps que l’innovation technologique fait disparaître certains métiers et en apparaître d’autres, selon le principe de la destruction créatrice. Une étude de l’institut Sapiens fait le point sur « l’impact de la révolution digitale sur l’emploi ».
Elle identifie les cinq métiers les plus exposés, qui sont déjà « en voie de disparition » : les employés de banque et de compagnies d’assurance, les comptables, les secrétaires bureautiques, les caissiers et employés de libre-service, et les ouvriers de manutention. « S’il existe une alternative technologique à un emploi humain, celle-ci sera systématiquement choisie, dans une optique de gain de productivité. Cette lame de fond fait disparaître de nombreux emplois, sans que l’actif occupant puisse toujours l’anticiper suffisamment tôt. »
Cela concerne une partie significative de la population active : pas moins de 2,1 millions d’actifs exercent les cinq métiers les plus menacés. Et cette baisse n’est pas nouvelle, ces emplois ayant déjà connu une forte décrue depuis une trentaine d’années. Ainsi, entre 1986 et 2016, alors que la population active totale a progressé de 21 %, celle des employés de banque et d’assurance a chuté de 39 %, celle des secrétaires de direction de 25 %.
Les auteurs de l’étude proposent un horizon pour la disparition de ces professions : pour les employés de banque et d’assurance, la date se situe entre 2038 et 2051. « C’est une véritable extinction prochaine et rapide d’un métier qui embauchait encore près de 2 % de la population active il y a 30 ans », note l’étude. Les comptables, eux, auront un petit répit et ne disparaîtront qu’entre 2041 et 2056. Mais, en face de ces disparitions, il reste bien impossible d’imaginer les emplois du futur et quelle part de la population active ils concerneront.