Les projets de migration applicative vers le cloud s’accélèrent. C’est ce que révèle une étude réalisée par le cabinet IDC pour Claranet auprès de PME et ETI françaises. Ainsi, 68 % d’entre elles envisagent de recourir au Cloud. Cloud public, stratégies multi cloud (plusieurs fournisseurs en parallèle) et d’hybridation (intégration du On Premise et/ou du cloud privé avec le cloud public) gagnent du terrain. Pour prendre ce virage, la formation des équipes en place et le recrutement constituent une priorité, tout du moins pour les organisations les plus avancées, et l’accompagnement de bout en bout des prestataires en migration applicative et en sécurité, une forte attente. De même, les préoccupations environnementales prennent de l’ampleur : plus de 6 entreprises sur 10 affirment vouloir adopter de bonnes pratiques GreenOps, soit la capacité à optimiser l’énergie consommée par les opérations IT, d’ici à 24 mois.
Un recours au cloud de plus en plus massif
Parmi les entreprises qui considèrent la migration d’une partie de leur portefeuille applicatif vers le cloud, 47 % ont défini ou sont en train de définir leur feuille de route. 21 % supplémentaires l’étudient. Plus des deux-tiers du total affichent des ambitions importantes en la matière : 65 % d’entre elles visent la migration de plus de 25 % de leur portefeuille applicatif sous 24 mois.
Pour les PME et ETI interrogées, trois bénéfices principaux y sont associés : la sécurité, la disponibilité et la résilience.
Hier encore considéré avec réserve, voire suspicion, par une large partie des décideurs IT d’entreprises françaises, le cloud public s’enracine. Près d’une PME ou ETI sur deux a fait de cet environnement son option par défaut ou, a minima, une solution systématiquement étudiée pour couvrir un nouveau besoin. Dans le même temps, l’hybridation et le multicloud se développent. 34 % des ETI et PME interrogées par IDC ont démarré ou achevé la mise en œuvre d’une approche de cette nature, poussées par l’extension des usages et la volonté de nombreux DSI de conserver une forme de liberté vis-à-vis des hyperscalers.
La formation et le recrutement : un enjeu majeur pour la DSI
Le virage vers les architectures cloud nécessite de former les équipes à de nouvelles pratiques. 54 % des décideurs IT interrogés considèrent la formation comme le levier le plus important dans la mise en place du cloud. De même, le recrutement de nouveaux profils est jugé essentiel par 31 % d’entre eux. Plus de la majorité des ETI ont achevé ou travaillent sur ces dossiers prioritaires. En revanche, elles sont, pour l’instant, moins avancées dans les étapes suivantes de transformation de la DSI : création de nouveaux rôles, constitution d’équipes FinOps ou d’un centre de compétences cloud.
Au sein des PME, moins avancées dans leur transition vers le Cloud, le constat est différent. Plus de la moitié d’entre elles n’envisagent rien à ce stade en matière de formation ou de recrutement. L’externalisation est vue comme une alternative pour y remédier et accélérer la mutation de la DSI par 58 % des entreprises toutes tailles confondues. En la matière, les profils d’entreprises les plus recherchés concernent la migration vers le cloud d’applications existantes (citée par 45 % des DSI interrogés), la supervision d’environnements cloud (38 %) et la sécurité des déploiements (37 %).
De fortes attentes d’accompagnement en migration applicative et en sécurité
D’après l’étude, une large partie des DSI recherche l’appui d’un partenaire offrant des services managés autour des environnements cloud. Les deux domaines d’expertise où ils sont particulièrement en attente : la sécurité opérationnelle et la migration d’applications existantes vers le cloud. La première illustre leurs préoccupations quant au déploiement de niveaux de sécurité cohérents sur tous les environnements d’exploitation et leurs inquiétudes face à la montée des cybermenaces. La seconde est une conséquence directe de l’accélération des stratégies de migration applicative.
Autre préoccupation majeure concernant le cloud public : échaudés par des factures élevées d’hyperscalers, qui présentent cette solution comme un levier de réduction de coûts, les DSI comptent sur leurs prestataires pour prendre un engagement clair sur le budget à engager, ce sur toute la durée du contrat.
Les préoccupations environnementales pèsent de plus en plus lourd dans le choix des prestataires
Si les PME et ETI sont actuellement moins d’une sur trois à inclure des critères RSE dans leurs appels d’offres, cette proportion va nettement progresser dans les 24 mois. Dans leur viseur, la prise en compte des objectifs de réduction des émissions carbone des prestataires (+ 27 points), l’utilisation d’énergie renouvelable pour alimenter les datacenters (+ 20 points) et le suivi des émissions carbone des projets (+ 20 points).
Des critères environnementaux qui vont peser lourd dans le processus de sélection des prestataires : d’ici à 24 mois, 36 % des entreprises envisagent de leur accorder un poids allant de 10 à 25 % de la note finale (+12 points par rapport à aujourd’hui). 33 % des organisations iront même au-delà de ce seuil de 25 % (+21 points). Loin de s’arrêter là, les décideurs IT ont entamé une réflexion sur la prise en compte des critères environnementaux dans la transformation de leurs propres pratiques. Plus de 6 sur 10 s’accordent à dire que les pratiques GreenOps joueront un rôle dans leurs futurs choix technologiques.