En relisant la biographie de Michael Bloomberg (fondateur du groupe de presse du même nom et… ancien DSI), parue en 1997, on peut constater que rien n’a vraiment changé.
Selon lui, la tâche des DSI « est impossible. S’ils passent leur temps à verrouiller telle ou telle information sensible, ils se font virer. S’ils facilitent l’accès aux données et qu’il y a des fuites, ils sont virés sur le champ. Pas étonnant que les gars ne s’attendent jamais à conserver longtemps leur poste. »
Michael Bloomberg déplorait également le peu de considération envers les DSI : « étant donné l’importance que peut avoir le directeur informatique sur le succès d’une entreprise, je suis abasourdi de voir qui l’on sélectionne pour ce poste. On ne voit jamais de gros potentiels, promis à un brillant avenir, être affectés à ce poste pour enrichir leur expérience. Compte tenu de l’importance de la fonction, des miracles ou des désastres que l’on peut y accomplir, les PDG devraient véritablement montrer plus de discernement. »
De même, explique Michael Bloomberg, il fallait déjà, à son époque, résoudre les divergences entre les DSI et les métiers : « Il appartient à la direction générale de résoudre les conflits entre les besoins déclarés et ce qui est réalisable et, quand ce n’est pas possible de prendre la décision : l’entreprise a plus besoin de direction que de discussions. »
Qu’est-ce qui devrait caractériser un DSI ? Pour Michael Bloomberg, il faut « un enthousiasme débridé, la conviction que tout est possible, essayer des choses dont les chances de réussir sont faibles, mais qui paient énormément en cas de succès. Les DSI doivent prendre la corde en tête de peloton, tenir et entraîner derrière eux le reste de l’organisation. Pas question de suivre ou de faire toujours la même chose ! » Rien n’a donc vraiment changé…