Numérique : confiance en baisse, usages en hausse

La dixième édition du Baromètre de la confiance des Français dans le numérique, réalisé par l’Acsel, met en exergue un manque de confiance dans le numérique. La confiance numérique se heurte depuis dix ans à un plafond de verre, avec seulement 40 % des Français qui sont confiants dans leurs pratiques numériques depuis plusieurs années.

Une baisse qui s’observe davantage chez les publics les plus connectés et les plus avertis. Le Baromètre montre que les freins aux usages sont tenaces et le quatuor de tête reste inchangé depuis 10 ans : piratage des données et/ou du compte, consultation et utilisation abusive des données personnelles, usurpation de l’identité, mauvais fonctionnement du site.

Cela, dans un contexte d’accroissement de l’exposition aux risques : 28 % des internautes ont été confrontés à une personne usurpant une identité, alors que le piratage bancaire a augmenté de 20 % et l’usurpation d’identité de 10 % depuis 2013. Les réseaux sociaux continuent de cristalliser les craintes sur la protection des données personnelles avec seulement 26 % de taux de confiance. 48 % des usagers des réseaux sociaux disent avoir changé leurs pratiques suite aux scandales du type Cambridge Analytica.

Toutefois, ce manque de confiance ne freine pas l’appétence des Français pour les usages numériques. Les usages installés avec l’administration, la banque et le commerce, qui sont utilisés par au moins 9 internautes sur 10, connaissent une hausse de la fréquentation et tirent la confiance depuis 10 ans. Alors que toute la pyramide des âges utilise le mobile (jusqu’à 60 % des plus de 70 ans), les nouveaux usages comme l’IoT, le cloud, les coffres forts numériques et l’économie collaborative restent marqués par des fractures générationnelles et territoriales.

Alors que ce baromètre met en évidence la nécessité de rassurer les Français sur des usages numériques, qui se généralisent dans les faits et pour toutes les générations, la population place majoritairement sa réassurance sous le signe de l’État et de ses organes de régulation, en particulier pour les usages liés à l’intelligence artificielle.