« Pourquoi Boeing et Airbus, qui testent systématiquement les pièces provenant de leurs sous-traitants, ne testent pas les logiciels intégrés dans leurs avions ? », s’interrogeait Richard Soley, président de l’OMG (Object management group) lors d’une conférence en octobre dernier. Bonne question…
Et l’actualité récente nous a montré la justesse du propos, avec le crash de l’Airbus A-400 M, officiellement parce que le logiciel de régulation de puissance des quatre moteurs à hélice a été mal installé au moment de l’assemblage final de l’appareil. Le directeur de la stratégie du constructeur a reconnu avoir « un sérieux problème de qualité dans l’assemblage final. »
C’est, hélas, symptomatique de nombreuses entreprises, dans lesquelles les tests logiciels et les tests d’intégration sont considérés, au mieux, comme une tâche contraignante à effectuer lorsqu’on a le temps, en fin de développement, et, au pire, comme une ligne budgétaire qui peut facilement s’annuler ou se réduire au strict minimum. Pourtant, le marché mondial des outils de test progressera de plus de 11 % par an à l’horizon 2018, selon une étude Technavio.
Mais la complexité des systèmes d’information augmente vraisemblablement plus vite que les capacités à les maîtriser de leurs concepteurs. À cela s’ajoutent l’exigence de livrer de plus en vite des applications ou des fonctionnalités (on le voit pour le cloud ou les applications mobiles) ou le recours à l’offshore, souvent mal piloté. Des catastrophes comme celle de l’Airbus vont hélas se reproduire. Et aucun DSI n’est à l’abri de se voir reprocher un laisser-aller dans ses développements…