Le cabinet de conseil McKinsey vient de publier une étude sur l’échec des projets (5 400 ont été étudiés), conduite avec l’université d’Oxford. Elle nous apprend que la moitié des grands projets (ceux de plus de quinze millions de dollars) dépassent leur budget. En moyenne, un projet IT dépasse son budget d’environ 45 %, excède les délais prévus de 7 % et délivre 56 % de valeur en moins que prévue.
Comme les consultants aiment les comparaisons, ces multiples dérapages auraient coûté quelque 66 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB du Luxembourg. Pire, assurent les consultants de McKinsey : pas moins de 17 % des projets vont tellement dans le mur qu’ils sont susceptibles de compromettre l’existence même de l’entreprise.
Quatre causes expliquent la plupart de ces dérapages : se tromper sur les objectifs (qui ne sont pas clairs ou pas suffisamment précis), se tromper sur le contenu des projets (spécifications imprécises, complexité technique), se tromper sur les compétences à mettre en œuvre, ou se tromper sur les plannings qui se révèlent irréalistes.
Malgré ces facteurs clés d’insuccès, il est toujours possible de redresser la situation. Dans l’exemple que nous présentons dans ce numéro, le travail conjoint d’une SSII et de son client, tous deux conscients des dérives et de leur potentiel effet destructeur, a donné de bons résultats. Il est également possible de limiter les dégâts si l’on comprend pourquoi et comment les erreurs se produisent.
Kathryn Schulz, l’auteur d’un intéressant ouvrage nous explique d’abord que les erreurs sont absolument inévitables car elles font partie de tout comportement humain. Ensuite que si l’on en comprend les mécanismes, on peut mieux les prévenir et, enfin, que la meilleure façon de prendre conscience de nos erreurs est de communiquer : en acceptant l’erreur, on se transforme, notamment en faisant de mieux en mieux la différence entre vérité et erreur. Il reste à mettre en pratique ces principes…