Quand les systèmes d’information génèrent des survaleurs

« Les dépréciations de survaleurs ont dépassé les niveaux de 2013 en France et en Europe. Face à des perspectives moroses, les sociétés doivent souvent tirer un trait sur leurs acquisitions passées », nous apprend le quotidien économique Les Echos (5 novembre 2014).

Ces dépréciations (près de trois milliards d’euros en 2013 pour les seules entreprises du CAC 40) sont liées à la baisse des marchés financiers et concernent souvent des sociétés acquises, payées plus cher que la simple valeur de l’actif figurant à leur bilan. C’est le principe du goodwill (survaleur). Une partie de celle-ci est liée, du moins on l’espère, à la valeur des actifs immatériels, dont le système d’information.

Ce dernier a un avantage : s’il est bien entretenu, sa valeur ne fluctue pas en fonction des cours de bourse. On pourrait d’ailleurs imaginer que, dans le cas de l’acquisition d’une entreprise, plus son SI génère de la survaleur, moins il y a de risques de dépréciation future pour l’acquéreur. C’est en tout cas le seul actif (avec le capital humain des collaborateurs) qui peut s’apprécier, à la différence des bâtiments, des machines, dont la valeur s’érode avec le temps, ou des actions, dont les cours sont très volatils.

On n’a que peu d’indications sur la manière dont les financiers valorisent les systèmes d’information lors de fusions-acquisitions. Parions qu’ils appliquent leurs vieux réflexes d’additionner essentiellement des valeurs comptables et de sous-estimer la valeur du SI pour les clients, la performance, la compétitivité… Évaluer le SI à sa juste valeur : voilà un principe qui éviterait certainement de nouvelles dépréciations d’actifs qui font toujours mauvais genre…