Quantified self : quand l’utilisateur alimente des métriques sur lui-même

Appliquer les principes du décisionnel à soi-même : telle est l’idée à l’origine du mouvement Quantified Self, qui permet aux individus d’enregistrer au jour le jour des données sur leurs activités, leur santé ou leur gestion personnelle.

Aux Etats-Unis est apparu il y a quelques années un mouvement consistant à collecter des informations sur soi-même pour ensuite les analyser, voire les partager avec différentes communautés. Des applications existent pour enregistrer par exemple les aliments ingérées, l’énergie consommée, les dépenses, la fréquence cardiaque, le nombre de pas effectués, l’évolution du poids, la productivité personnelle ou encore les médicaments consommés.

Dénommée le « Quantified self » par deux rédacteurs du magazine Wired, Gary Wolf et Kevin Kelly, cette tendance s’appuie notamment sur des capteurs comme les podomètres ou les cardio-fréquencemètres pour capturer des données de santé. Les smartphones permettent également aux utilisateurs d’enregistrer à tout moment des informations sur ce qu’ils sont en train de manger ou sur les activités pratiquées.

Ces données permettent aux utilisateurs de définir et de suivre différents indicateurs sur eux-mêmes. La plupart des services fournissent des outils de visualisation des données adaptés, qui affichent les indicateurs dans de véritables tableaux de bord individuels. Un grand nombre d’entre eux sont recensées sur le site http://www.quantifiedself.com/guide/tools.

Les motivations des utilisateurs pour partager leurs données sont multiples : cela peut être une volonté de s’impliquer activement dans le suivi de leur santé, un désir de bénéficier de l’émulation et du soutien d’une communauté ou une simple curiosité.

Souvent, cependant, un ou plusieurs objectifs personnels sont à l’origine de ce comportement : perte de poids, atteinte d’un certain niveau sportif, amélioration de la productivité…

Dans ce contexte, les données ainsi capturées par l’utilisateur peuvent être utilisées pour prédire en combien de temps l’objectif pourra être atteint. Les services de Quantified Self peuvent ainsi devenir de véritables outils de développement personnel, dans la logique de l’auto-coaching.

Des auxiliaires précieux en matière de santé

Quand les données capturées concernent la santé, les services peuvent permettre d’alerter en cas de paramètres potentiellement inquiétants, aidant ainsi l’utilisateur à prendre conscience des risques et à réagir. Les instances sanitaires et de prévention ont donc tout intérêt à développer leurs propres applications.

Il existe aussi dans ce domaine des outils permettant aux patients de partager leurs données sur l’efficacité de tel ou tel traitement : de tels systèmes pourraient compléter efficacement les études menées par les laboratoires, en les aidant à affiner leurs connaissances sur les effets des molécules.

Parmi les autres domaines pouvant tirer parti de cette tendance figurent la protection de l’environnement et la gestion de l’énergie, mais aussi les banques de détail, le secteur public et de manière générale tous les secteurs touchant de près la vie quotidienne des individus.