Que le meilleur perde

Il est parfois enrichissant de relire les livres parus il y a plusieurs années. Ainsi celui publié en 1986 par F. Bon et M.-A. Burnier, Que le meilleur perde, éloge de la défaite en politique. Qui développe une idée simple : l’objectif des hommes politiques n’est pas la victoire, mais la défaite. Et ils font tout pour y parvenir.

Cela n’est pas sans rappeler l’attitude de nombreux dirigeants face aux systèmes d’information. Et les titres de chapitres de l’ouvrage peuvent s’y appliquer. Par exemple : adopter une politique doctrinaire, le « stop and go » ou comment agir à contretemps, la guerre des chefs, ne jamais dire ce que l’on fait et ne jamais faire ce que l’on dit, conserver les « vieux croûtons », ou encore démoraliser ses militants…

Quel DSI ne pourrait-il pas se reconnaître dans ces stratégies à l’œuvre dans beaucoup d’entreprises ? La « politique doctrinaire » pour la mise en œuvre des ERP… Le « stop and go » en matière d’infogérance… La guerre des chefs comme état permanent et parasite dans le processus de décision… Les « vieux croûtons » comme bêtabloquants de la créativité et d’innovation.

Quant à l’atteinte au moral, c’est là aussi un état permanent, surtout en période de crise et de restrictions budgétaires pas toujours des plus judicieuses. Face à la stratégie « Que le meilleur perde », les DSI peuvent se sentir mal à l’aise, d’autant que la plupart ont en effet adopté depuis longtemps le principe « Que le meilleur gagne »…