Tout ce que votre DG a toujours voulu savoir sur le management des systèmes d’information… et qu’il osera vous demander !
La question de l’externalisation du système d’information vous sera un jour ou l’autre posée par votre DG. Vous aurez alors soit à justifier vos choix si vous pensez que la stratégie d’infogérance est la bonne, soit à trouver les arguments pour éviter de vous engager dans une telle voie.
1. Expliquez-moi pourquoi vous souhaitez externaliser notre système d’information ? Vous êtes sûr que c’est la bonne stratégie ?
« Cela permet d’abord de nous focaliser sur nos métiers de base. L’informatique fait-elle vraiment partie du cœur de métier de notre entreprise ? Pas vraiment… De sa stratégie ? C’est certain. De ses préoccupations ? Sans aucun doute… De ses investissements ? C’est incontestable…
Mais lorsque la pression du marché se fait plus forte, que les concurrents sont plus réactifs, agiles, alors l’infogérance présente l’avantage pour l’entreprise de se concentrer sur ses métiers de base. En outre, lorsque le processus est bien mené, avec une mutualisation des ressources, les coûts peuvent être diminués, ou stabilisés avec une qualité de service accrue, même si cet aspect est à appréhender avec précaution, notamment en intégrant le facteur temps.
L’infogérance permet de trouver des compétences dont on ne dispose pas en interne ou qui sont difficiles à recruter et, il faut le reconnaître, de réduire nos propres effectifs. Et en période de crise, cela peut paraître pertinent de se poser la question de la réduction de nos effectifs. On ne peut adapter aussi rapidement nos ressources pour des raisons budgétaires, de pyramide des âges déséquilibrée ou de délais de formation incompressibles pour faire évoluer les compétences des équipes internes.
L’infogérant va nous proposer des garanties de services et de délais qui se traduisent en particulier par des engagements de disponibilité du système, de temps de réponse en cas d’incidents, ou d’évolutivité du système d’information. En cas de non-respect, des pénalités sont applicables au prestataire. Avec l’infogérance, nous pourrons mieux faire face aux variations d’activités.
En plus, la complexité des technologies et des systèmes d’information fait que la DSI n’arrive plus à suivre et doit se faire accompagner. Tout comme un DG fait appel à des cabinets de conseil en stratégie pour l’aider…
Enfin, la crainte d’une éventuelle non-réversibilité n’est plus de mise : en effet, les prestataires d’infogérance ont beaucoup progressé dans ce domaine et ce n’est vraiment pas leur intérêt de verrouiller leurs clients. »
2. Expliquez-moi pourquoi on ne pourrait pas rapidement externaliser notre système d’information ? Le patron d’une SSII que j’ai rencontré m’a assuré que cela nous coûterait beaucoup moins cher…
« Si vous voulez vous débarrasser sur un prestataire, qui promet effectivement des économies substantielles de 10 à 15 % immédiatement sans toujours expliquer comment il va faire, de l’ensemble de notre système d’information, à charge pour le prestataire de services d’en assumer toutes les responsabilités, nous allons au-devant de graves ennuis, car tout n’est jamais écrit dans un contrat et ce qui est écrit est rarement applicable facilement ou sans surcoûts.
La réduction des coûts est certes probable, mais n’oubliez pas que la qualité et l’évolutivité de votre système d’information sont bien plus importantes que son coût. Se centrer sur une approche exclusivement financière au détriment de la création de valeur me semble être une erreur.
Admettons que vous soyez persuadé que la technologie n’a aucun impact sur nos métiers, c’est peut-être vrai aujourd’hui, mais cela restera-t-il vrai à moyen ou long terme ? Et si vous estimez qu’un prestataire nous apportera des solutions miracles à nos problèmes internes, alors il faudra bien le choisir. Certains fournisseurs font preuve d’innovations, d’autres non. Il n’y a pas de règle générale… D’autant que nous perdrons rapidement nos connaissances techniques et serons tributaires de la stratégie de notre prestataire…
Quant à imaginer régler un problème social en en transférant tout ou partie de nos équipes chez un prestataire, c’est très risqué, surtout si ce sont les mêmes équipes qui gèreront notre système d’information. L’infogérance pour l’infogérance, sans s’appuyer sur une véritable stratégie de modernisation, aboutit souvent à fixer des obligations de moyens et non de résultats : vous serez inévitablement déçus ! Comme dit le proverbe, valable en tous lieux et en toutes circonstances : « l’absence d’engagements de résultats produit une absence de résultats ! » »