C’est, nous apprend un article de l’hebdomadaire économique britannique The Economist (n° du 13 septembre 2014), « une véritable addiction », décrite dans un article intitulé « Corporate cocaïne » (la cocaïne d’entreprise).
Et cette addiction touche des entreprises telles que Microsoft, IBM, Cisco, HP et Intel qui, toutes, figurent dans le Top dix mondial. Google et Apple pratiquent aussi cet exercice. De quoi s’agit-il ? Du rachat d’actions opéré par ces grands groupes afin de soutenir leurs cours de bourse. En soi, cette pratique est évidemment légale et peut se justifier. L’article de The Economist pointe toutefois deux problèmes : d’une part, le fait que cela accroît l’endettement des entreprises qui rachètent leurs propres actions, sauf pour les plus riches, telles Google et Apple, qui n’ont pas besoin d’emprunter.
D’autre part, le fait que lorsque les managers sont rémunérés en partie selon le niveau du cours de l’action, ils seraient moins motivés pour engager des projets à long terme. En outre, l’argent consacré à racheter des actions ne sera pas investi dans la recherche-développement. Cette stratégie semble dangereuse, car elle aboutit effectivement à des conduites addictives pour augmenter en permanence le cours de bourse et à sacrifier l’avenir sur l’autel de considérations de court terme. Le fait de privilégier les actionnaires au détriment des clients est déjà connu dans le milieu des start-up (souvent obsédées par les levées de fonds au détriment du marketing de leurs solutions). C’est, au final, toujours le client qui en est victime…