L’ouvrage « Le Cygne noir, la puissance de l’imprévisible » de Nassim Nicholas Taleb, paru en 2008, peut, aujourd’hui, faire l’objet d’une utile relecture. L’auteur y rappelle les trois caractéristiques d’un événement qualifié de Cygne noir : il est impossible à prévoir, son impact est extrêmement fort, et « notre nature humaine nous pousse à élaborer après coup des explications concernant sa survenue, le rendant ainsi explicable et prévisible. »
La période actuelle s’inscrit dans ce cadre, même si une pandémie pouvait être prévisible, et elle l’avait été. Pour les entreprises, on peut entrevoir trois conséquences. D’abord, une restructuration du portefeuille de projets, on le pressent avec ceux qui sont déjà reportés ou annulés.
Ensuite, une probable accélération de la transformation digitale, les technologies ayant, pour la plupart, démontré leur rôle d’amortisseur de la crise (avec le télétravail, la vidéo-conférence, le partage de contenus dans le cloud, les réseaux sociaux…). Enfin, un changement de considération vis-à-vis des DSI et de leurs équipes.
Dans beaucoup de domaines, le travail de ceux qui exercent des professions stratégiques (des caissières aux éboueurs, en passant par les professionnels de santé) a été en partie reconnu à sa juste valeur, pour assurer la continuité d’activités. La crise actuelle peut contribuer à réévaluer le rôle des professionnels IT. Certes, les DRH, les DAF, les juristes ou les marketeurs pourraient en dire autant. C’est donc le moment d’accentuer les opérations de marketing de la DSI : des petits projets, peu coûteux, peuvent avoir de grandes conséquences. C’est le même principe qu’un virus : petit mais ravageur…