RGPD : 70 % des internautes se camouflent

L’enquête 2019 de la Chaire Valeurs et Politiques des Informations Personnelles de l’Institut Mines-Télécom et de Mediamétrie révèle un contexte de défiance accrue envers les acteurs de l’Internet.

Ainsi, 60 % des internautes français sont plus vigilants par rapport à il y a quelques années (ils étaient 54 % dans l’enquête de 2017). Parmi ceux-ci, plus de la moitié refuse de partager leurs données de géolocalisation et effacent leurs traces de navigation sur Internet ; 57 % se sentent plus surveillés par les entreprises privées de types moteurs de recherche, réseaux sociaux, sites de e-commerce.

La vigilance accrue se traduit par des actions pour limiter la collecte des données personnelles : gestion des identités en ligne et pseudonymes, réglage des paramètres de confidentialité, bloqueurs de publicité. Ainsi, 28 % des internautes, soit 5 % de plus qu’en 2017, peuvent être considérés comme des « ultraprudents », car ils utilisent de fausses identités ou des pseudonymes, en plus des bloqueurs de publicités.

Le RGPD a eu des effets positifs : d’abord, en diminuant (en partie seulement) certaines pratiques contestables en matière de gestion de fichiers : 78 % des internautes ayant déjà entendu parler de ce texte et la moitié déclarant savoir ce que c’est. Ensuite, c’est un moyen de sensibilisation aux dérives possibles, comme le montre cette enquête qui met en exergue les stratégies de camouflage des internautes.

Enfin, il donne une prime aux acteurs qui inspirent confiance parce qu’ils ont des pratiques vertueuses. Mais il reste du chemin à parcourir : seuls 7 % des internautes personnalisent les paramètres de navigation, 15 % donnent leur accord sans lire, pour gagner du temps. La logique de non acceptation concerne quand même 27 % des internautes. Les algorithmes qui gèrent les consentements restent très intrusifs, par exemple en empêchant la lecture des pages Web.

Les attitudes des internautes face au consentement RGPD