Salaire des DSI en 2020 : des écarts importants

Le cabinet de recrutement PageGroup a publié ses estimations de rémunérations dans les domaines des systèmes d’information et du digital. Combien gagnent les DSI ? Quelle est la rémunération des professionnels du numérique ? Quel est le prix moyen de journée d’un consultant IT ?

Selon PageGroup, la rémunération d’un DSI ayant plus de dix ans d’expérience est très variable, elle s’étale en effet entre 90 k€ et 250 k€ bruts par an. Même constat pour les RSSI, dont les salaires vont de 100 à 200 k€. Les écarts sont moindres pour les directeurs de production, des études ou de la transformation numérique, avec des rémunérations comprises entre 80 et 150 k€ annuels bruts. Selon l’observatoire de l’emploi cadre publié par l’APEC, les DSI sont mieux payés que la moyenne des cadres, dont le salaire médian (salaire fixe + part variable) s’établit à 50 k€ : la moitié des cadres perçoit un salaire annuel brut inférieur à ce montant et l’autre moitié un salaire supérieur. Par rapport à cette moyenne, les DSI sont mieux rémunérés : le salaire moyen brut (fixe et variable) atteint 74 k€ (contre 57 k€ pour l’ensemble des cadres), avec une médiane à 67 k€. Cette dernière est un peu plus basse (67 k€) pour les femmes DSI, qui représentent 12 % des DSI, les moins de 40 ans (60 k€), les DSI qui exercent en Ile-de-France (80 k€) ou dans les entreprises de plus de 5 000 salariés (82 k€). A noter qu’un DSI sur dix gagne plus de 120 k€ par an.

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Pour les principales fonctions IT, les salaires moyens des cadres sont les suivants :
• Exploitation et maintenance : 53 k€, avec une médiane
à 48 k€.
• Informatique de gestion : 52 k€, avec une médiane
à 48 k€.
• Informatique industrielle : 50 k€, avec une médiane
à 45 k€.
• Web et portails Internet : 49 k€, avec une médiane
à 45 k€.
• Maîtrise d’ouvrage : 53 k€, avec une médiane à 50 k€.
• Systèmes, réseaux et données : 55 k€, avec une médiane
à 50 k€.

Pour les métiers du digital, selon PageGroup, la hausse des salaires se poursuit. La rémunération reste l’un des leviers principaux pour attirer les meilleurs profils et mener à bien des transformations digitales déjà prévues ou imposées par la crise. La crise sanitaire a permis d’accélérer la convergence entre les modèles de distribution physiques et digitaux, encourageant le recrutement de profils liés à l’expérience client : Product owner, UX/UI designer, etc. Pour des profils ayant entre 5 et 15 ans d’expérience, les spécialistes de PageGroup avancent les niveaux de rémunérations suivants (en k€) :

  • Technicien d’exploitation : 30 – 50
  • Administrateur systèmes/réseaux : 40 – 55
  • Ingénieur cloud : > 65
  • Responsable support/helpdesk : 55 – 80
  • Architecte technique : 80 – 110
  • Ingénieur DevOps : > 60
  • Business analyst : 50 – 65
  • AMOA/Product owner : 50 – 75
  • Scrum master : 55 – 70
  • Chef de projet fonctionnel (ERP, CRM, BI…) : 55 – 70
  • Chef de projet technique : 60 – 75
  • Responsable de domaine – Responsable SI métier : 60 – 85
  • PMO/Responsable PMO (Project management officer) : 50 – 70
  • Auditeur IT/Responsable audit IT : 60 – 90
  • Architecte d’entreprise : > 85
  • RSSI : 65 – 120
  • Analyste cybersécurité : > 70
  • Chef de projet Web/digital : 45 – 65
  • Data protection officer : 50 – 80
  • UX designer : 50 – 70
  • UI/Web designer : 45 – 60
  • CRM manager : 50 – 70
  • Product owner : 50 – 70
  • Data/Web analyst : 50 – 80
  • Chief digital officer/Head of digital : 60 – 90

Pour les experts de PageGroup, « les profils de consultants en organisation et en IT, métiers qui tendent de plus en plus à converger du fait d’une forte digitalisation des offres, resteront très prisés pour mener des projets de transformation numérique ou réglementaire notamment. Les profils spécialisés en organisation et dotés d’une compétence technologique seront particulièrement cotés (tendance renforcée par la crise sanitaire). »

Le cabinet publie également ses estimations de prix de journée des consultants indépendants. Pour des profils ayant plus de dix ans d’expérience, on trouve les facturations journalières suivantes :

  • Directeur des systèmes d’information de transition : 1 000 à 1 500 €.
  • Manager de transition (études, infrastructures…) : 800 à 1 150 €.
  • RSSI : 700 à 1 150 €.
  • Chef de projet (MOE, MOA) : 600 à 750 €.
  • Administrateur systèmes/réseaux : 550 à 600 €.
  • Ingénieur sécurité/cybersécurité : 750 à 950 €.

Formation : une évolution des pratiques

La crise sanitaire a eu un impact significatif sur les pratiques de formation des entreprises. Et cet impact sera durable, selon une enquête publiée par Unow. « Nous avons constaté un changement très rapide des comportements des responsables formation, dans un contexte où le travail à distance va devenir durable », souligne Yannick Petit, CEO de Unow. L’enquête, menée en juin et en juillet 2020 auprès de DRH et de responsables formation (600 entreprises de plus de 250 salariés), révèle que pour 91 % des entreprises le confinement aura eu un impact durable sur la digitalisation de la formation. « Les impacts concernent à la fois la manière de former, les financements et les thèmes des formations », résume Pierre Monclos, expert en formation digitale et DRH de Unow.

Résultat : le digital est devenu le nouveau standard dans la manière de former, alors qu’il était, jusqu’à présent, plutôt un challenger. Pour les DRH, la formation à distance répond à quatre enjeux prioritaires : se former à son rythme (pour 75 % des entreprises), aider à la transformation digitale de l’entreprise (59 %), réduire les coûts (53 %) et optimiser l’efficacité des formations (43 %). « L’efficacité de la formation ne remonte pas encore parmi les principaux enjeux perçus par les responsables formation. Pourtant, le digital permet à la fois de renforcer cette efficacité et d’évaluer objectivement l’impact de la formation. Mais peu d’organismes de formation sont encore en capacité de présenter des données objectives sur la montée en compétences associée aux formations », précise Yannick Petit. Sept entreprises sur dix affirment que la modalité dominante sera désormais le blended learning, également appelée formation mixte, qui désigne les dispositifs de formation articulant du présentiel et du distanciel au sein d’un même parcours pédagogique. « Et parmi les entreprises qui vont désormais privilégier le blended learning dans leurs plans de développement des compétences, les actions 100 % présentielles passent derrière les actions 100 % distancielles. C’est du jamais vu dans le secteur de la formation professionnelle ! Cela reflète un changement radical dans les pratiques », assure Yannick Petit. Outre le blended learning, les modalités de formation que les entreprises souhaitent privilégier sont les suivantes :

  • Les modules e-learning (vidéos et quiz), pour 85 % des entreprises. Ces modules sont majoritairement intégrés dans les entreprises depuis plusieurs années. Ils permettent d’acquérir et de consolider des connaissances/compétences) et la complétion est faible (5 à 10 % en moyenne). « Sur 100 personnes inscrites en e-learning, 10 vont commencer et un seul ira jusqu’au bout. C’est tout l’enjeu du taux de complétion, et c’est pour cela que la formation en ligne a une mauvaise image, sans parler de la qualité des contenus », estime Pierre Monclos.
  • Les classes virtuelles pour 57 % des entreprises. Elles étaient déjà une modalité fréquemment utilisée et leur utilisation en formation a explosé depuis le confinement. Avec un écueil récurrent : des formats souvent descendants, alors qu’ils gagnent à être participatifs et associés à des ressources asynchrones pour une meilleure efficacité.
  • Les SPOC (formations digitales et tutorées) pour 33 % des entreprises. Elles reposent sur un accompagnement individuel, de l’apprentissage en groupe et de l’apprentissage par la pratique.
  • Les dispositifs impliquant des nouvelles techno­logies (réalité virtuelle, réalité augmentée, objets connectés…) pour 6 % des entreprises.
  • Les serious games pour seulement 4 % des entre­prises. Après un déclin depuis plusieurs années, souvent pour des motifs budgétaires et un manque de souplesse, les serious games deviennent des projets rares dans les entreprises.

Enfin, beaucoup d’entreprises souhaitent renforcer l’efficacité de leurs équipes sur la gestion de projet, qu’il s’agisse de l’approche classique ou des méthodes agiles. La part des soft skills dans les formations est ainsi passée de 12 % en 2016 à 22 % en 2018, pour atteindre 31 % en 2020.


Quel budget pour faire appel à un manager de Transition SI & digital ?

Depuis plusieurs années, la croissance à deux chiffres du management de transition montre que les besoins sont significatifs, notamment dans le domaine des technologies. Une étude du cabinet Robert Walters révèle les coûts journaliers et leur évolution sur un an, par fonction et par pays. Il constate une forte augmentation des missions liées à la sécurité informatique, à la modernisation des infrastructures et à la digital workplace ces derniers mois. « La pression sur les coûts s’est accentuée, ce qui nécessite arbitrages et efficacité accrue. Les mots d’ordre sont : amélioration du delivery, pragmatisme et ROI », souligne Fabien Triaire, Associate Director de la practice SI & Digital chez Robert Walters.

Taux journaliers des managers de transition pour les fonctions les plus recherchées en 2020
IT Digital
DSI 1 200 à 2 500 € Chief digital transformation 1 500 à 2 500 €
Directeur technique (CTO) 1 000 à 2 200 € Chief marketing officer 1 000 à 1 900 €
RSSI 1 500 à 2 500 € Data officer 1 200 à 2 000 €
Responsable infrastructures 800 à 1 300 € E-commerce 900 à 1 500 €
Source : Robert Walters.