« Les grandes entreprises françaises sont largement dépassées par leurs homologues américaines dans leurs démarches de coopération avec les jeunes entreprises », soulignent les auteurs d’une étude, menée conjointement par le fonds de dotation Raise et le cabinet de conseil Bain & Company.
Ainsi, sur les 40 plus grandes capitalisations boursières des deux pays, le nombre d’entreprises qui ont des fonds de Corporate Ventures en propre est deux fois supérieur aux États-Unis qu’en France. L’étude, titrée « David avec Goliath » révèle également que seulement 15 % des entreprises françaises interrogées adoptent, vis-à-vis de leurs partenariats avec les jeunes entreprises, une approche structurée ou complète inscrite dans leur propre stratégie d’entreprise, notamment Total, Axa ou Orange. Les autres groupes se partagent entre les « explorateurs » (une entreprise sur deux) qui commencent à structurer leur approche, et les « attentistes », qui testent différents modes de partenariat avec les start-up dans une approche plutôt opportuniste.
Les grands groupes ont heureusement bien compris ce que peut leur apporter le fait de travailler avec des start-up. « L’ensemble des quarante grandes entreprises que nous avons interrogées, contre 30 % seulement il y a cinq ans, ont des programmes d’alliances avec de jeunes entreprises, en tant qu’ »investisseurs », « partenaires » ou « parrains » et la majorité des initiatives en place aujourd’hui n’existait pas il y a trois à cinq ans », souligne Gonzague de Blignières, co-fondateur de Raise.
« Les grands groupes se questionnent de plus en plus, avec le numérique, le terreau est donc favorable », assure Olivier Marchal, président de Bain & Company France Les DSI sont, eux aussi concernés, à la fois pour être proactifs vis-à-vis des besoins des métiers, mais aussi pour leurs propres besoins. La principale difficulté étant de pouvoir identifier les bonnes start-up, car on sait que la communication sur leurs savoir-faire ne fait vraiment pas partie de leurs points forts…