Stratégie des DG : mission impossible

L’édition 2021 de la CEO Study, menée par IBM, révèle les priorités des directions générales pour les deux prochaines années. Et elles sont très ambitieuses.

Ainsi, les DG veulent mener à bien plusieurs chantiers en parallèle : accroître l’agilité et la transparence dans l’organisation, sécuriser les données et les systèmes, améliorer la transparence dans le management des données, renforcer des réseaux flexibles de partenaires et réduire les silos. Certes, ce ne sont que des objectifs qui n’ont pas vocation à être tous atteints en deux ans, mais l’ampleur de la tâche est quand même immense.

Certains chantiers sont plus faciles, comme la réduction des coûts ou la cybersécurité, pour peu qu’on y mette le prix et les ressources nécessaires, d’autres peuvent faire l’objet de marges de progression significatives (l’optimisation de l’écosystème, par exemple), mais les autres vont probablement donner mal à la tête à nombre de managers et de salariés : agilité, transparence, motivation des salariés (« l’empowering », dans le jargon de l’étude IBM). D’autant que ce sont des problématiques dont on parle depuis longtemps et qui figuraient déjà dans les priorités des directions générales. On devrait donc les retrouver dans les études réalisées dans les prochaines années.

En attendant, les DG risquent d’être déçues que cela n’avance pas assez vite. Elles pourront toujours en rejeter la responsabilité sur leurs troupes et s’inspirer du générique de la série américaine Mission Impossible : « Si l’un de vos managers était enfermé dans des objectifs trop ambitieux ou anéanti par le poids des responsabilités, la direction générale niera avoir eu connaissance de vos agissements. »